Halte aux Drama Queens qui nous gâchent la vie!

Il y a des gens à fuir comme la peste parce qu'ils nous pompent l'air et toute notre énergie. Parmi eux, la Drama Queen, à savoir la fille qui transforme le moindre petit couac quotidien en catastrophe interplanétaire, qui voit le mal partout, les problèmes avant qu'ils n'arrivent et qui tente d'entraîner les autres avec elle dans sa spirale infernale. Ses réactions sont excessives et elle ne connaît que deux états émotionnels: le calme ou l'hystérie.

La Drama Queen se sent vivante quand elle se positionne en victime. C'est une manière de se sentir au centre de l'attention. Même si l'émotion est négative, elle est heureuse de ressentir quelque chose qui lui retourne les tripes. Une fois qu'on a pris l'habitude de vivre dans le drame constant, on en prend malheureusement l'habitude et ça devient une manière de fonctionner. On a toujours une bonne raison d'être bouleversée, blessée, de se sentir insultée... 

Pour les personnes qui avancent dans la vie en acceptant autant ses obstacles que ses moments de joie, il est difficile de concevoir que quelqu'un choisit délibérement de vivre dans la douleur en voyant
perpétuellement le verre à moitié vide plutôt qu'à moitié plein. Mais pourtant... En fait, les gens qui se complaisent dans le drame trouvent généralement la vie ennuyante, sans aucune intensité, sans lui. Tout le monde a besoin d'un peu de fièvre quotidienne pour rester réveillé. C'est la seule façon qu'a trouvé la Drama Queen pour ce faire.

Et ce comportement est insupportable pour ceux qui l'entourent, tant dans le monde du travail que dans la vie personnelle. La DQ, pour les intimes, ne sait pas gérer ses émotions. Elle est donc à fleur de peau en permanence et il n'est pas rare de la voir soit pleurer, soit s'emporter. Ce qui, au début, peut émouvoir. On a tous en nous un petit côté Mère Thérésa qui nous donne envie de compatir, de comprendre, voire d'aider. Mais quand on constate que nos efforts sont vains et que cette fille continue à se vautrer dans ses jérémiades, sans bouger le petit doigt pour s'en sortir et voir la situation qui la bouleverse tant sous un autre angle, il vaut mieux laisser tomber au risque d'y laisser des plumes.

La Drama Queen, à l'extrême en tout cas, est une sangsuë. Elle infiltre ses vilaines pensées dans notre cerveau et tente de nous faire basculer dans son côté obscur. Avant même d'avoir son évaluation
annuelle, elle s'imagine déjà renvoyée. Quand son mec annule un rendez-vous en invoquant des soucis au boulot, elle est persuadée qu'il la trompe depuis des mois. Tous ses collègues sont des teignes qui n'en veulent qu'à sa peau, tandis que sa famille est ingrate, ne se rendant jamais compte de tous les efforts qu'elle fait pour la garder unie.

Que la DQ, égocentrique par excellence, se rassure: le monde entier ne passe pas ses journées entières à penser à elle et à ses problèmes de confiance en elle. Parce qu'en fait, tout vient de là. On aimerait donc l'excuser, mais il s'agit d'un véritable problème de comportement à régler par psychothérapie.

La Drama Queen, au fur et à mesure de ses crises, voit son cercle de proches se réduire. Personne ne vous en voudra (à part elle mais elle a de toute façon toujours une raison de vous en vouloir, non?) si vous décidez de mettre les voiles, au moins temporairement. Parfois, il s'agit d'une question de survie. Les gens que l'on fréquente sont censés générer chez nous des émotions positives.

Si vous vous rendez compte qu'en lieu et place, avec Miss Reine du Drame, vous vous sentez oppressée, vous culpabilisez ou vous rentrez chez vous déprimée, prenez de la distance. Avec un comportement d'adulte (vous vous rendez compte qu'une situation vous déplaît, vous faites en sorte de la modifier), vous ne pouvez que l'influencer positivement. Ou pas. Mais ça prouve que vous avez des réactions saines. Elle ne peut pas en dire autant.

Dé.L.