Derrière la mystérieuse écrivaine Carmen Mola se cachaient en réalité... trois hommes
Un million d'euros et l'un des grands mystères de la littérature espagnole résolu. Le prix Planeta a récompensé ce vendredi 15 octobre “La Bestia” et révélé l'identité de Carmen Mola, l'énigmatique signature derrière laquelle se cachaient en réalité trois auteurs masculins.
Le prix le plus important de la littérature hispanique est devenu cette année l'un des mieux dotés au monde: le vainqueur de cette 70e édition a en effet empoché un million d'euros. Soit mieux que le prix Nobel de littérature, 980.000 euros, le British Booker Prize, 59.000 euros, ou encore le Goncourt français, 10 euros symboliques.
Mystère élucidé
Il a aussi permis de lever le voile sur l'identité de Carmen Mola, pseudonyme sous lequel a été publié une trilogie de romans policiers à succès, vendue à plus de 400.000 exemplaires: l’un des secrets “les mieux gardés de la littérature espagnole”. Derrière ce nom se cachaient en effet trois auteurs, Jorge Díaz, Agustín Martínez et Antonio Mercero, et non une Madrilène née à en 1973 et mère de trois enfants, comme ont pu le constater à leur plus grand étonnement les personnes présentes dans la salle (voir vidéo ci-dessous).
“Écrire une histoire ensemble”
"Derrière le nom de Carmen Mola, il n'y a pas, comme dans tous les mensonges que nous avons racontés, une enseignante de lycée, mais trois écrivains, trois scénaristes et trois amis (...), qui un jour, il y a quatre ans, ont eu l'idée folle de combiner leurs talents pour écrire une histoire ensemble", a expliqué Jorge Díaz après avoir reçu le prix. "Cette histoire a eu du succès et en a donné une autre, une autre, une autre... et à la fin, elle nous a amenés ici ce soir", a-t-il ajouté.
Roman policier
"La Bestia" se déroule dans le Madrid de 1834, au plus fort de l'épidémie de choléra, et raconte l'histoire d'un journaliste, d'un policier et d'une jeune fille qui tentent de percer le secret derrière une vague de meurtres parmi les classes populaires.
“Pas cachés derrière une femme mais derrière un nom”
Les trois auteurs avaient, au fil des interviews accordées à la presse, dévoilés des éléments de la vie de l’auteure, présentée comme “la Elena Ferrante espagnole”: “Une professeure, mère de trois enfants, qui enseignait l’algèbre le matin et écrivait des livres ultra violents l’après-midi”, rappelle El Mundo. Des indices finalement fictifs. Le trio s’est défendu d’avoir utilisé une signature féminine pour stimuler les ventes: “On ne s’est pas cachés derrière une femme mais derrière un nom”, a assuré Antonio Mercero à El País.
Colère des féministes: “Des escrocs”
Un argument qui ne passe pas, notamment auprès de l’écrivaine féministe Beatriz Gimeno: “Au-delà de l’utilisation d’un pseudonyme féminin, ils répondent à des interviews depuis des années. Ce n’est pas seulement un nom, c’est un faux profil qui a conquis les lecteurs et journalistes. Escrocs”, a-t-elle réagi sur Twitter (voir ci-dessous). Elle accuse les auteurs d’avoir induit tout le monde en erreur. L’Institut de la Femme, que Beatriz Gimeno a présidé, avait d’ailleurs inclus un des livres de Carmen Mola dans sa sélection des “œuvres féministes”, relate Libération. L’organisme conseillait “de lire Carmen Mola parce que ses livres aidaient à comprendre la réalité des expériences féminines et contribuaient à éclairer le chemin des droits des femmes et de leur liberté”, relaie France inter. Un plaidoyer difficile à digérer en connaissance de cause.
Une controverse qui suscite... le débat
Une controverse qui suscite elle-même le débat. “On se pose une question”, commente en effet Natacha Polony sur BFMTV. “C’est un aveu extraordinaire. Ça veut dire que ces féministes n'ont soutenu cette auteure QUE parce que c’était une femme. Finalement, quand une femme écrit des choses très justes sur les femmes, c’est formidable. Quand des hommes écrivent des choses tellement justes qu'on croit que c’est une femme, là c'est de l’appropriation, c'est un scandale... Flaubert disait: ‘Madame Bovary, c’est moi’. Ces féministes nous disent, ‘la littérature on s’en fiche: les femmes parlent aux femmes’”, conclut-elle.
“Je note quand même qu'il faut trois hommes pour faire une femme”, lui a répondu Aurélie Casse, co-présentatrice de l’émission “Polonews” sur BFMTV.
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