“Être Haut Potentiel, ce n’est pas une maladie, c’est une manière différente d’être au monde”
InterviewMartin a 15 ans et il sait bien qu’il n’est pas tout à fait comme les autres. Mais il ne comprend l’ampleur de la question que quand il se plonge dans le livre que sa grand-mère lui a offert à Noël et dans lequel elle lui raconte ce qu’était son père, quand il était petit. Comme lui, son père est Haut Potentiel. Comme lui, il a une manière de penser bien à lui, une sensibilité exacerbée et il s’épuise à trop réfléchir. Avec le roman “Zebraska”, paru chez J’ai lu, Isabelle Bary nous invite dans le monde des enfants zèbres qui rendent leurs parents chèvres. Et au vu de la description précise du quotidien de Thomas et de sa mère, on comprend que le sujet la concerne personnellement.
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“Je suis tombée dans la marmite du HP quelques années après la naissance de mon aîné”, nous raconte-t-elle. “On s’est rendu compte que son comportement était différent du comportement des autres enfants.” Elle ne s’est pas inquiétée tout de suite jusqu’à ce que le diagnostic tombe. Son fils avait alors 8 ans. “Il a eu un petit défaut de prononciation, on a consulté un logopède et il a fait un test de QI. La psychologue qu’on a consultée nous a dit immédiatement qu’il était HP. Tout est devenu évident pour nous. On avait enfin compris la raison du mal être de notre enfant.”
Dans le livre, la maman de Thomas se rend compte que son enfant a du mal à se mêler aux autres. Et elle constate que “la différence, ça rend malheureux”. Isabelle a, elle, d’abord trouvé que la différence de son fils était plutôt “un cadeau qu’un fardeau”. Elle en reste persuadée aujourd’hui, alors que son fils a aujourd’hui 19 ans et qu’il va “très bien”. “L’avenir appartient aux imaginatifs, à ceux qui ont un esprit divergeant. Mais la différence fait peur parce que la société est comme ça: elle ne se demande pas comment faire autrement.”
“Le Haut Potentiel n’est pas une maladie”
“On a peur en permanence: peur de ne pas être dans le moule, peur de ce qui est différent de nous. Quand un médecin nous explique ce qu’est le Haut Potentiel, ça donne l’impression que c’est un fardeau parce qu’on est dans une société de performance qui ne prône pas la différence. On doit tous penser la même chose, s’habiller pareil. Mais le HP, ce n’est pas une maladie, c’est une manière différente d’être au monde. Une fois qu’on a compris ça, on se dit que ça peut être sympa. Même si la société n’est pas encore prête à accueillir ça.”
Si “Zebraska” est un roman accessible à tous, les parents d’enfants à Haut Potentiel peuvent y puiser un tas de conseils pour un quotidien plus doux. Isabelle conseille à ceux qui viennent de mettre un pied dans cet univers un peu effrayant, car encore trop méconnu de “ne pas essayer de faire en sorte que notre enfant soit comme les autres”.
“J’ai fait cette erreur, dont je peux en parler. Vouloir faire rentrer son enfant dans le moule, c’est nier sa différence. Mais ça ne la fait pas disparaître. On perd son temps à vouloir faire rentrer un carré dans un rond. Je sais que ça a l’air formidable de ressembler à la famille d’à-côté, où l’enfant fait de la musique, va aux scouts, mange bien… Mais c’est horrible de vouloir ressembler à quelqu’un d’autre. Et en plus, je suis sûre que la famille d’à côté ne va pas mieux que nous. Il faut accepter cette différence et ensuite, comprendre comme ça se passe dans la tête d’un enfant HP. Enfin, il faut l’aimer. Se dire que c’est chouette de penser comme ça. Tout devient beaucoup plus simple après.”
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