Polémique au festival de la BD d’Angoulême: l’auteur Bastien Vivès accusé de faire “l’apologie de l’inceste et de la pédocriminalité”

Depuis, 2018, année de la parution de la bande dessinée “Petit Paul”, son auteur, le bédéaste Bastien Vivès, est au cœur d'une vive polémique. L’auteur français est accusé de faire la promotion de l’inceste et de la pédopornographie. À l’époque, une pétition en ligne avait été créée pour réclamer que l’œuvre soit retirée de la vente.

En cette fin d’année 2022, Bastien Vivès est une nouvelle fois au cœur des nombreux débats. Le festival de la bande dessinée d’Angoulême organisera, les 26, 27, 28 et 29 janvier prochains, une exposition rétrospective de l’auteur intitulée “Dans les yeux de Bastien Vivès”. Cela n’a pas plu à ses détracteurs qui ont lancé plusieurs pétitions, cette fois pour faire déprogrammer l’exposition. “Nous dénonçons la banalisation et l’apologie de l’inceste et de la pédocriminalité organisée par le dessinateur de BD Bastien Vivès à travers ses ouvrages et ses propos dangereux”, peut-on lire sur l’une d’entre elles, lancée par Arnaud Gallais, cofondateur du collectif “Prévenir et Protéger”, qui lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants. Cette pétition a récolté à ce jour plus de 47.000 signatures.

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Bastien Vivès a réagi avec humour sur Instagram en publiant un strip dans lequel il se met en scène en train de déposer une plainte auprès de la police. “Je suis auteur de BD depuis plus de quinze ans. Il y a quatre ans, j’ai publié un album qui a fait polémique, et depuis, je subis un harcèlement sur les réseaux sociaux”, peut-on lire. “Ils essayent de démontrer par tous les moyens que je suis pédophile, en isolant des citations dans des interviews ou sur les réseaux sociaux, et en isolant des relectures malhonnêtes de mes œuvres. (...) Ils me prêtent des intentions que je n’ai pas, et ça rend mon quotidien très difficile. J’ai peur que les choses tournent mal. Je (me) vois un peu comme Charlie (Hebdo) qui était accusé d’islamophobie.” Le bédéaste fait également savoir qu’il a constitué un dossier de toutes les attaques dont il se dit victime.

Interrogé par Libération, Fausto Fasulo, le codirecteur artistique du FIBD d’Angoulême, n’aurait jamais “cru devoir un jour défendre un auteur ‘cloué au pilori’ pour des fantasmes supposés et des dessins”. Le directeur éditorial de Casterman, Benoît Mouchart, quant à lui, se demande “à quel endroit Bastien Vivès fait une quelconque apologie”. Et de poursuivre: “Il y a une confusion navrante entre ce que pense un personnage, un narrateur et un auteur.”