Quand son fils met fin à ses jours, il découvre qu’il ne le connaissait pas vraiment
InterviewPascal se souvient de Louis qui regardait dans le vide ou de Louis affairé, penché sur son bureau. Pascal ne savait alors à quoi pensait son garçon, ce fils tranquille, poli, drôle, toujours plongé dans un livre. “Pascal ne voulait pas le déranger. Il aurait dû lui demander. Montrer que ça lui importait.” Aujourd’hui, c’est trop tard: Louis a mis fin à ses jours et Pascal se lève désormais chaque matin avec la même question en tête: comment survivre à la mort d’un enfant qui a choisi de perdre sa propre vie? Pour tenir, Pascal fait parler ceux qui ont vraiment connu Louis.
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Au fur et à mesure de ses rencontres, il va découvrir le vrai visage de son unique enfant et comprendre pourquoi il a décidé d’en finir. Le roman “Louis veut partir” est la quête bouleversante d’un père meurtri. Il est signé David Fortems, 24 ans à peine. “Ma maison d'édition m’a contacté un an et trois mois après avoir reçu mon livre. Je pensais qu’il ne sortirait jamais. Philippe Besson aime dire que dans un premier roman, on vomit surtout sa vie”, sourit le jeune auteur. “Ça me fait beaucoup rire. Mais c’est vrai que dans ce roman, il y a des thèmes qui me sont chers. Il y a un personnage queer, comme moi; un personnage qui essaie de faire fi de tous les déterminismes, ce que j’essaie de faire aussi. Je viens d’une famille de très petite classe moyenne. J’ai grandi dans un HLM de banlieue parisienne un peu sordide. Je n'étais pas prédestiné à la littérature mais j’ai eu la chance d'avoir des parents intelligents.”
Les Ardennes, que David connaît bien, servent de décor à son histoire. “Les Ardennes sont sous-représentées en littérature alors que c’est une région très romanesque et folklorique, très encline à la mélancolie”, souligne David, qui nous parle de l’odeur caractéristique de la région. “C’est l’odeur du bois un peu mouillé, voire même de la fumée que fait un bois mouillé qu’on met dans la cheminée pour faire un feu l’hiver.”
“On ne décide pas de se suicider pour la beauté du geste”
C’est en Ardennes que Louis a grandi et en Ardennes que Louis est mort, à l’âge de 18 ans. Il n’y a pas de suspense: le décès du jeune homme est constaté dès les premières lignes du roman. “Je voulais aborder tout ce qui se passe derrière. On ne décide pas de se suicider pour la beauté du geste. Ce sont souvent des choses qui s’accumulent. Un trop plein... Soit on en parle et on passe outre et on grandit. Soit on ne trouve pas de solution et on se dit: et si ça se terminait là? Cette éventualité provoque un soulagement qui fait qu’on passe à l’acte. C’est ce qui se passe pour Louis. Il ne demande d’aide à personne, il n’arrive pas à apprendre à “vivre avec”, ce qu’on doit toujours faire en fait. Plus que le suicide, c’est la mort qui m’intéressait. C’est la perte de quelque chose et de quelqu’un qui provoque tout et qui ramène à ces questions: et si j’avais fait ça, et si j’avais dit ça, est-ce que ça aurait été différent? La mort provoque la fiction, le conditionnel, le fantasme.”
“Louis veut partir” ne parle pas seulement du point final que Louis met à sa propre histoire. “Louis veut partir, ce n’est pas seulement Louis veut mourir”, précise David. “Tout au long de sa vie, tout au long de l’histoire, Louis voulait quitter les Ardennes, aller ailleurs, n’importe où. Mais ça lui était impossible parce que quand on n’a pas d’argent, on n’a pas la liberté de mouvement. Alors, il attendait, il attendait...”
Ce que vous ne devez pas faire puisque “Louis veut partir” est déjà disponible aux éditions Robert Laffont.
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