Romina Carota prouve que l’avenir n’est jamais tout tracé dans “Résilience 2.0"
Nous ne naissons pas tous avec les mêmes chances dans la vie. Mais rien n’est immuable, comme le prouve Romina Carota. Née au sein d’un foyer monoparental italien, au cœur même d’un quartier peuplé d’Italiens, la jeune femme a déjoué l’avenir qui lui était promis pour le prendre en main et en faire ce qu’elle a voulu. Un récit qu’elle raconte dans son livre “Résilience 2.0", qu’elle présentera, ce vendredi, à la foire du livre de Bruxelles.
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Romina Carota est née à Grâce-Hollogne, dans le quartier du Pérou, dans une famille composée d’une mère seule et d’un grand frère qui a dû, malgré lui, prendre le costume de l’homme de famille. D’aussi loin qu’elle s’en souvienne ses parents ont toujours été séparés, son père ayant quitté le foyer familial lorsqu’elle était jeune.
Élevée au sein d’une famille aimante, Romina avait toutefois soif de liberté, d’autre chose. “Je me suis très vite rendu compte qu’il n’existait aucun moyen de se divertir, dans le quartier. Déjà, parce qu’il n’y avait pas de maisons des jeunes pour que l’on puisse faire quelque chose de concret”, explique la jeune femme qui s’est alors dirigée vers le centre-ville où elle a commencé à “zoner”. Là, elle a découvert une autre vie. Une vie éclairée par la lumière des néons qui cachait, peut-être un peu, les faces sombres d’une ville qui avait, pour elle, le goût de l’émancipation.
Formée à la bibliothèque des Chiroux
“Mes copines avaient un avenir tout tracé, faisaient des formations en esthétique ou en coiffure, avaient un copain qu’elles prévoyaient d’épouser. Je ne savais pas ce que je voulais faire de ma vie, mais je savais que je ne voulais pas de cette vie-là. Pas que je les juge pour leur choix, mais je savais qu’elle ne me conviendrait pas”, commente Romina.
Elle a alors pris les chemins sinueux. Forte tête, intelligente mais jugée fainéante, personne ne l’estimait capable de poursuivre ses études après les secondaires. Toutefois encouragée par sa mère et certains profs qui voyaient en elle un beau potentiel, elle a entrepris des études d’assistante sociale. “Mais je n’y trouvais pas mon compte, je n’allais pas aux cours. À la place, je traînais aux Chiroux. La première fois que j’y suis allée, c’était un hasard, je cherchais de la chaleur. Mais j’y ai pris goût”, explique-t-elle. Dans la bibliothèque, elle a alors commencé à se documenter sur l’éducation et la jeunesse.
La danse pour intégrer les filles dans les maisons des jeunes
Des thèmes qui ont alors orienté sa carrière. Après avoir interpellé des personnes à propos de l’absence de maison des jeunes à certains endroits de la ville et, plus encore, du problème de manque de représentativité des filles dans ces lieux, il lui a été offert la possibilité de remédier à cette situation. “Pour aider ces jeunes filles à intégrer les MJ, j’ai commencé à donner des cours de danse. Ceux que j’aurais voulu avoir lorsque j’ai moi-même appris à danser”, se souvient Romina.
Avec cette démarche artistique et d’émancipation, la jeune liégeoise a voulu montrer que le schéma classique dans lequel certains jeunes des “ghettos” s’enfermaient n’était pas le seul qui existait et que chacun avait le pouvoir de changer son destin comme elle l’a fait. “Bien que je ne travaille plus sur le terrain depuis quelques années, j’y retourne de temps à autre. Je suis contente de voir un changement positif chez les jeunes issus de familles d’immigrants que j’ai suivies. Certaines me prennent même comme exemple, c’est flatteur. Et comme je leur dis toujours, avant de satisfaire les désirs des autres, il faut parvenir à se construire pour soi-même”, conclut Romina, qui raconte son parcours dans son livre “Résilience 2.0". Un livre qu’elle présentera sur le stand de Memogrames, à la foire du livre de Bruxelles, ce vendredi 6 mars.
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