Un chèque-livre pour soutenir le secteur? Une “fausse bonne idée”

Intervenant mercredi lors d'un débat en séance plénière du Parlement de la Fédération sur la gestion des lourdes conséquences de la crise pour le secteur culturel, la ministre a indiqué que cette idée, qui pouvait paraître séduisante dans un premier temps, a finalement été écartée au bénéfice d'autres mesures de soutien.

D'abord, a fait valoir Mme Linard, la distribution d'un chèque-livre d'une valeur de 10 euros pour chaque francophone de Belgique aurait coûté la bagatelle de... 40 millions d'euros, ce que les finances de la Fédération n'auraient pu assurer. De plus, rien ne garantissait que les bénéficiaires de ce chèque allaient l'utiliser dans l'immédiat. Or, le secteur de l'édition belge francophone avait besoin d'un soutien urgent, a-t-elle rappelé.

Enfin, rien ne dit que le grand public aurait utilisé ce chèque pour acheter des oeuvres produites par des éditeurs belges, ce qui aurait conduit in fine à dépenser de l'argent public au profit d'éditeurs ou d'auteurs étrangers, a défendu Mme Linard. 

Plutôt que ce chèque, le gouvernement a dès lors préféré il y a deux semaines mettre en oeuvre d'autres mesures plus ciblées, pour un montant global de 2,6 millions d'euros. La FWB a notamment décidé de procéder à un achat massif de livres belges francophones pour un montant d'un million d'euros, lesquels seront mis à disposition des bibliothèques et autres associations. Quatre autres mesures visent, elles, directement les auteurs, créateurs, éditeurs et libraires en Wallonie et à Bruxelles pour un montant de 1,5 million d'euros environ.

Interrogée également par des députés sur l'idée d'un "chèque-culture" au bénéfice du grand public qui pourrait l'utiliser pour accéder aux théâtres, salles de spectacles et autres, la ministre Linard a rappelé mercredi que des initiatives similaires menées par le passé en France et en Italie n'avaient pas livré de résultats concluants.