Un jeune homme coiffé d'une tête de cerf est percuté par une voiture: qui est-il? Qui fuyait-il?
Un cerf surgit de la forêt et se fait percuter par une voiture en pleine nuit. Il s'agissait en fait d'un jeune homme, coiffé d'une tête de cervidé, la peau tatouée d'un mot: JUSTICE. Qui est-il? Qui fuyait-il et pourquoi? Le nouveau polar de Bernard Minier est sorti et comme d’habitude, c’est incroyablement efficace.
Chaque année, le rendez-vous est pris et chaque année, Bernard Minier répond présent. Alors que l’hiver a laissé place au printemps, les frissons sont cette fois provoqués, non pas par la météo, mais par l’un des auteurs de polar les plus vendus en France. Bernard Minier a sorti “La Chasse”, une nouvelle enquête haletante du Commandant Martin Servaz. Un jeune garçon est percuté par une voiture pendant la nuit, à la sortie d’une forêt de l’Ariège. Il est coiffé d’une tête de cerf et sur son torse, le mot JUSTICE est tatoué. Dans ses yeux, juste avant de mourir, une peur sourde. Qui ce jeune homme fuyait-il? Et pourquoi?
Ce nouveau roman de Bernard Minier s’inscrit dans son époque: les policiers portent des masques tandis que couvre-feu et confinement sont en vigueur, compliquant l’enquête. ““Époque de virus”, écrit-il. “Punitive, mortifère, qui avait trouvé son symbole: le masque. Posé comme un bâillon, comme le signe de reconnaissance d’une société muselée, hygiénisée, et aussi perdue et aux abois.” L’auteur dit “dresser un constat”. “La France va mal, c’est un pays déchiré, fracturé, de plus en plus violent. Ce n’est pas du ressenti: les chiffres parlent d’eux-mêmes, la violence augmente. J’ai écrit cette histoire lors du confinement, je situais mon enquête en 2020, je ne pouvais pas passer ça sous silence. Ça me permettait, en même temps, d’interroger l’avenir.”
Vous n’avez pas été tenté d’oublier le masque un instant? De faire comme si ça n’existait pas?
Je cherche le réalisme, même si mes crimes sont extravagants et presque fantastiques par moment. Dans La Chasse, il y a beaucoup de scènes sans masque, mais il est présent lorsqu’il doit l’être. C’était intéressant d’inscrire ça dans la fiction, de prendre acte de l’époque. J’espère que dans le prochain livre, il n’y aura plus de masque. C’était compliqué de faire avec: je n’ai pas pu décrire les sourires, les rictus, les grimaces, alors que j’utilise beaucoup dans mes dialogues. Parce que ça montre les choses sans les expliquer et c’est ce qu’un romancier doit faire.
Dans “La Chasse”, vous écrivez que le confinement a des conséquences sur les enquêtes de police… Dans quel sens?
À Toulouse, la plupart des trafiquants de drogue s’approvisionnent au Maroc et le confinement a rendu les choses compliquées pour eux: les déplacements étaient contrôlés, le passage aux péages a été rendu difficile. Ils ont connu un défaut d’approvisionnement et un manque de clients parce qu’ils hésitaient à se déplacer dans les banlieues. Ça a rendu les trafiquants nerveux et la violence a augmenté, les règlements de compte ont augmenté. Et en plus d’avoir des conséquences sur l’activité criminelle, les policiers ont des tâches en plus: ils doivent faire respecter les règles sanitaires, c’est une charge de travail de plus en plus lourde.
Vous aimez vous imprégner des lieux dont vous parlez dans vos romans. Vous êtes allé en banlieue?
Vu qu’on était tous confinés cette année, ça a été compliqué. Les banlieues françaises, ce n’est pas l’Afghanistan ou l’Irak, on peut s’y balader. J’y ai fait du repérage. Quant à la région de l’Ariège, j’ai grandi au pied des Pyrénées, j’ai fait appel à mes souvenirs. Ce qui m’intéressait, c’est que c’est le département le plus boisé d’Occitanie et le moins peuplé. Pour se livrer à la chasse aux gibiers humains, il faut quand même être tranquille… (Il sourit)
Vous dites que la justice est désormais “un simulacre, un jeu, une parodie”. C’est presque normal, à vous lire, que les gens veuillent faire justice eux-mêmes...
C’est le danger. Tout le monde voit l’État comme quelque chose qui nous prélève des impôts, mais c’est surtout un contrat social pour bien vivre ensemble, c’est ce qui nous lie. Ce contrat social est de plus en plus déchiré. Quant au fait que des gens puissent être tentés de faire justice eux-mêmes, une vingtaine de généraux, une centaine de haut gradés et plus d’un millier d’autres militaires ont écrit au gouvernement pour lui dire que s’il ne faisait rien contre le “délitement” de la France, ils s’en occuperaient eux-mêmes. On n’est pas loin de mon roman…
Vous parlez aussi des enseignants. L’un d’eux explique: “Il y a des choses qu’on ne peut plus enseigner sans subir des intimidations de la part des élèves et de leurs parents”. Et vous évoquez l’affaire Samuel Paty...
Ce n’est pas le cas dans tous établissements scolaires, heureusement, c’est une minorité et c’est toujours dans les mêmes quartiers. J’ai écrit cette scène avec le professeur qui dit qu’il y a des choses qu’on ne peut plus enseigner avant le meurtre de Samuel Paty. Quand j’ai vu cette horreur absolue, je me suis senti obligé d’en parler puisque mon histoire se passe à l’automne 2020, tout le monde allait y penser. Ma maison d’édition me dit que je dois faire attention à ce que j’écris. Je parle de gens qui se vengent et il y a aujourd’hui la lettre de ces généraux qui montent au créneau pour faire pression sur le gouvernement, mon diagnostic n’était pas exagéré. Quand j’ai écrit La Vallée, qui vient de paraître chez Pocket, j’ai confiné toute une population. Quand j’ai écrit le livre, on ne parlait pas de confinement.
Parlez-nous de la lune des Chasseurs. Ça existe vraiment, ce n’est pas une invention. C’est ça qui vous a donné envie d’écrire La Chasse ou bien vous avez appris l’existence de la lune des Chasseurs après?
C’est un ping-pong entre ce que j’ai déjà et ce que je découvre. J’avais mon sujet, cette première scène, ce jeune homme avec une tête de cerf et le mot justice sur le corps. Je me suis renseigné auprès de policiers. J’ai demandé comment allait se dérouler l’enquête à partir de là. En regardant le calendrier, j’ai découvert par hasard l’existence de la lune des chasseurs et ça se déroulait pile au moment de mon action. C’était un événement fortuit, incroyable. C’est la providence des auteurs. Vous n’aviez pas prévu ça et ça arrive. Ce sont des cailloux qui montrent qu’on va dans la bonne direction...
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