Adieu le jus d’orange et le café? Voici à quoi pourraient ressembler nos assiettes en 2050

Entre le transport, la déforestation, le gaspillage, l’utilisation excessive du plastique ou encore la pêche intensive, l’alimentation fait partie des secteurs les plus polluants de la planète. Selon une étude réalisée en 2019 par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME), l’alimentation représente en moyenne 16 à 24% de l’empreinte carbone des ménages français. Le contenu de nos assiettes pèse donc lourd sur le dérèglement climatique, et selon le CNRS, nous pourrions être forcés de revoir notre manière de nous nourrir dans les prochaines années. L’organisme scientifique a établi différents scénarios possibles, relayés dans les colonnes du Parisien, en fonction de l’évolution du changement climatique dans les prochaines années.

Dans le premier scénario présenté par les chercheurs, nommé “Génération frugale”, l’accent serait mis sur la sobriété alimentaire, avec notamment une forte diminution de la consommation de viande animale. Dans cette hypothèse, “30% de la population adopterait des régimes sans viande”, affirment les scientifiques dans l’étude. Selon cette projection, en 2050, nos assiettes seraient principalement composées de produits bruts de saison, issus de jardin partagés. Notre consommation moyenne de viande serait divisée par trois et celle de produits laitiers par 1,4. Nous mangerions davantage de céréales, de légumineuses et de produits à base de soja, pour un bon apport en protéines.

Toujours selon ce premier scénario, les importations seraient moindres. Dès lors, “une partie des produits importés aurait été remplacée par des productions nationales”. En 2050, on ne consommerait plus de jus d’orange, de café, de cacao ni de fruits exotiques. Enfin, les ménages mangeraient davantage de produits crus et cuits dans des marinades ou à basse température, stockés en conserve, en bocaux ou séchés. Ces changements permettraient de moins utiliser nos fours et nos congélateurs, trop énergivores.

Dans le second scénario, les chercheurs évoquent “un contrat social respectueux de l’environnement”. Selon cette projection, en 2050, nous miserions davantage sur une alimentation équilibrée à l’échelle individuelle et “l’agriculture biologique occuperait la moitié des surfaces des terres arables et la production intégrée”. La consommation de produits issus des bovins de lait serait réduite d’un quart, celle de produits issus des poulets de chair baisserait d’un tiers. Dans cette hypothèse, l’accent serait également mis sur la restauration collective, “fortement soutenue par les pouvoirs publics, car elle permet de réduire le gaspillage”.

Dans les deux derniers scénarios, les scientifiques estiment que notre société devra revoir son alimentation de manière structurelle, ce qui constituerait un “réel pari technologique”. Selon la projection baptisée “Technologies vertes”, notre consommation individuelle serait plus équilibrée grâce à des applications numériques. “Les modes d’élevage seraient, eux, plus polarisés”, ajoute l’étude, précisant que les élevages de porcs et de volailles basculeraient vers des productions biologiques. Dans ce scénario, par exemple, les livraisons de plats à domicile se feraient principalement par drone. Enfin, les chercheurs du CNRS rappellent qu'il ne s’agit ici que d'hypothèses, mais précisent qu’une volonté d’aller vers une neutralité carbone du système alimentaire “nécessite sans nul doute une évolution majeure des politiques publiques”.

Ces aliments courants pourraient bientôt devenir des produits de luxe