Ce que valent vraiment les repas de chefs en take away

De quoi était composé le menu? Nous avons eu l’occasion de déguster du thon accompagné de chou rouge pickles, soja, wasabi et riz soufflé en entrée. Le plat principal était une volaille rôtie accompagnée d’un croustillant de volaille, de pommes vanillées et d’oignons caramélises. En dessert, un Paris-Brest de la pâtisserie ixelloise Nikolas Koulepis. 

Ce que nous en avons pensé? 

Selon nous, l’expérience débute dès la réception de la commande. C’est donc très enthousiastes que nous nous sommes rendus au restaurant Isabelle Arpin à Bruxelles pour récupérer notre menu. Mais notre exaltation a été quelque peu enrayée par l’accueil un peu froid... Qu’à cela ne tienne, nous remettons cela sur le stress et l’angoisse générés par la situation actuelle et repartons déterminés à nous régaler. 

Et nous avons eu raison. Les saveurs asiatiques de l’entrée - joliment présentée dans le carton - nous font voyager, un peu d’évasion qui fait du bien au moral. Retour ensuite dans notre plat pays pour un plat principal bien de chez nous: une volaille tendre à souhait et une pomme de terre fondante, vanillée et surprenante. La sucrine grillée apporte alors juste ce qu’il faut de croquant. 

Nous avons pu réchauffer le plat grâce aux indications glissées dans le sachet qui contenait nos repas. Seul un simple four traditionnel est nécessaire. Un point important puisque cela permet de jouir pleinement de l’expérience. Toutefois, les consignes ne précisaient pas la quantité de sauce à dresser dans l’assiette. Ayant versé peut-être un peu trop de sauce soja sur le thon, le plat, bien que délicieux, était légèrement trop salé. 

Le dessert nous emmène finalement en Grèce, puisqu’il provient de la pâtisserie Nikolas Koulepis. Une belle occasion de découvrir cette adresse où nous nous rendrons sans hésiter pour se délecter d’autres sucreries tant les saveurs de ce Paris-Brest étaient folles. 

Comment commander? 

Sur le compte Instagram “La Bonne Étoile”, Isabelle Arpin tient les gourmands au courant de ses menus. Vous pouvez alors commander ici vos plats à récupérer du mercredi au samedi. 

De quoi était composé le plat? Il s’agissait de pâtes fraîches “Strozzapreti” fournies par un de ses amis de Fosse-La-Ville au potiron rôti au poivre, speck du Tyrol et crème de gorgonzola dolce. 

Ce que nous en avons pensé? 

C’est au sein de son établissement à Woluwe-Saint-Pierre que nous accueille Christophe Hardiquest et son épouse afin de récupérer notre paquet. Une file de cinq personnes se dessine déjà. Le chef, qui connaît le nom de chacun de ses clients, prend le temps de leur expliquer comment réchauffer et dresser les plats. Et ce, malgré les consignes ajoutées dans le sac. 

Le Bon Bon propose un menu végétarien, un vrai plus. Sur place, plusieurs préparations étaient proposées sur le comptoir. Impossible pour nous de repartir sans un apéro étoilé. Va donc pour une brandade de morue aux bintjes et aux olives, à déguster sur des toasts que l’on frotte à l’aide d’une gousse d’ail. Une tuerie. Nous avons dévoré l’entièreté du pot. Peut-être était-ce une erreur...? Car nous n’avions plus beaucoup de place pour le repas qui s’annonce très copieux. 

Des pâtes fraîches et du gorgonzola, que demander de mieux pour un vendredi soir? Nous nous sommes régalés. Le fromage se marie à la perfection au potiron rôti. On redemande encore et encore ce petit goût fumé. Les graines de courge apportent un peu de croquant. Un délice, mais peut-être un peu écœurant... Cela ne nous a pourtant pas empêché de terminer l’assiette! 

Comment commander? 

Chaque jeudi et vendredi, Christophe Hardiquest propose un plat souvenir issu de sa “cuisine de Mémoire”. Celui-ci est annoncé sur le compte Instagram du restaurant. Il suffit ensuite de commander par e-mail via restaurant@bon-bon.be. Le prix du plat de la semaine peut varier en fonction de la proposition. L’enlèvement se fait chez Bon Bon le jeudi entre 17h et 18h ou le vendredi entre 11h et 12h. 

De quoi était composé le menu? Nous avons eu droit à un dos de lieu jaune à la crème de crevettes grises en entrée, suivi d’un filet de veau au poivre des Templiers accompagné de sa fondue d'oignons de Roscoff au vignaire de cidre rouge en plat principal et d’une doyenne pochée au thé “sept parfums” avec un sablé citron, estragon et coulis de cassis en dessert. 

Au Comme chez Soi aussi, l’accueil fut chaleureux. Après quelques explications sur le menu, nous repartons les bras chargés de ces mets que nous dégusterons le soir venu. Vu la réputation de l’établissement bruxellois, nos attentes étaient grandes et nous n’avons pas été déçus. 

Le lieu était fondant dans la bouche, sublimé par la délicieuse crème de crevettes grises. De quoi débuter sur une note fraîche, avant d’attaquer le copieux filet de veau. La viande est tendre. La fondue d’oignons quelque peu acidulée apporte le contraste nécessaire. Nous en prenons alors plein les yeux avec le dessert merveilleusement dressé. Seul petit bémol, nous aurions aimé sentir un peu plus les parfums du thé. Mais il ne s’agit là que d'une question de goût. La soirée fut exquise grâce à ce menu 3 services. 

Comment commander? 

Le menu de la semaine est présenté le lundi sur le compte Instagram du restaurant Comme chez Soi. Il suffit alors de passer commande avant le mercredi 16h via Instagram ou Facebook ou en vous rendant sur le site de l’établissement. L’enlèvement le vendredi de 18h à 18h45 sur place ou le samedi 11h à 11h45. Un service de livraison est aussi disponible. Le prix du menu peut varier selon les plats proposés. 

Manger un menu gastronomique chez soi, dans une tenue confortable et sans chichi. L’énoncé nous faisait franchement rêver. Mais... Si l’expérience fut magique, elle nous a surtout permis de nous rendre compte de l’importance du cadre et surtout du personnel de salle.  

Au restaurant, vous vous sentez choyés, votre verre se remplit du breuvage de votre choix alors que vous poursuivez votre conversation, les plats sont dressés avec minutie... Les plats à emporter sont adaptés afin de rendre le dressage plus facile à la maison et sont par la force des choses moins travaillés, moins surprenants. De plus, nous ne possédons par forcément toute la vaisselle nécessaire pour travailler sur les contrastes entre l’assiette et le plat. La présentation est alors quelque peu chaotique - nos réalisations en témoignent - et ne rend pas hommage à la cuisine des chefs. 

Ce sont des petits détails qui certes, n’enlèvent rien à l’expertise de nos chefs que l’on retrouve dans chacun des menus testés, mais qui mènent à un constat: nous avons hâte. Hâte de retrouver nos restaurateurs et leurs établissements. Cependant, nous continuerons à commander leurs petits plats faits avec amour car, plus que jamais, ils ont besoin de notre soutien.