L’élégant boudoir gastronomique de “Ricotta & Parmesan”

Installé à l’arrière de Ricotta & Parmesan, adresse bien connue des Bruxellois depuis plus de 20 ans, Il Gastronomico possède le charme désuet d’un salon discret. Rare. Caché. De ceux, à l’ambiance feutrée, qu’on aime découvrir au hasard d’une balade, un soir de pluie, dans les luisantes ruelles pavées de l’Îlot sacré. Une seule porte sépare la première enseigne de la seconde. Contraste saisissant: elle transporte littéralement le client dans une autre dimension. Le rouge vif s’efface au profit d’un bleu apaisant. Le brouhaha du restaurant italien animé, bon vivant, s’estompe, pour dévoiler la sérénité d’un boudoir chaleureux et élégant. Un noble refuge face aux premières offensives de l’automne.

À peine 18 couverts, de beaux sièges jaune or à la douceur du velours, tout confort, la splendeur des lustres à pampilles, les épaisses nappes blanches amidonnées, un comptoir minimaliste et une cuisine ouverte où le chef liégeois Michel Wahaltere, fort de son expérience internationale, peaufine ses assiettes avec attention pour proposer une création authentique, épurée et délicate: sans artifices présomptueux mais baignée d’émotions. Le goût avant tout. La carte ne s’égare pas et ravira les indécis: quatre entrées, quatre plats, trois desserts et une sélection de fromages. Trois menus, au choix: “Découverte” (quatre services, 45€), “Saveur” (cinq services, 58€), ou “Gourmet” (six services, 75€).

Une subtile mise en bouche ouvre l’appétit et met les sens en éveil: un cappuccino de potimarron et poêlée de champignons des bois. Ce premier velouté automnal donnera le ton d’un enchaînement magistralement inspiré par les parfums saisonniers. La suite le confirme avec un trio de Saint-Jacques rôties et une vichyssoise de poireaux servis sur une réduction au beurre blanc et aux groseilles. Si la composition se distingue par ses couleurs chatoyantes et l’élément central par sa cuisson irréprochable, c’est la virtuosité du saucier qui envoûte nos papilles: un résultat fascinant d’onctuosité et de fraîcheur, qui se laisse apprécier comme un bon vin équilibré et fin. En plat principal, un filet de biche accompagné de polenta au gorgonzola doux. C’est Noël avant l’heure. La sublime sauce aux myrtilles de Michel Wahaltere, une fois encore, suffit à libérer l’émotion gustative, à exprimer la quintessence de l’automne, à respirer l’odeur des sous-bois et à presque entendre bruisser les feuilles mortes sous ses pas.

Plus qu’un repas: un poème.

55, rue de la Fourche, 1000 Bruxelles (fermé samedi midi, dimanche et lundi)

15 sortes de pâtes fraîches à toute heure, depuis 22 ans: l’inoxydable resto italien du centre-ville bruxellois

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