La vie sexuelle tumultueuse de Léopold II

Roi des Belges de 1865 à 1909, Léopold II cultivait une ambition démesurée pour la petite Belgique au point de devenir propriétaire à titre personnel de l’un des plus grands territoires du continent africain, au nez et à la barbe des grandes puissances coloniales: le Congo. Une page noire de l’histoire du royaume, à l’origine de la fortune colossale de son notoire monarque. Mais Léopold II nourrissait aussi un profond désir pour les femmes, en marge de son union officielle avec Marie-Henriette d’Autriche. L’historien Bram Boobeek, spécialiste du personnage, raconte dans les colonnes d’HLN.be, quelques-unes de ses plus inavouables frasques. 

Non seulement Léopold II courtisait les plus belles femmes de son temps dans l’espoir d’obtenir ce fils que Marie-Henriette n’avait jamais pu lui offrir mais il fréquentait également les lieux les plus licencieux. Bram Bombeek évoque ainsi l’exemple de cette maison close londonienne où des filles d’à peine 12 ans étaient proposées à de riches clients pour satisfaire leurs besoins sexuels. Le nom du roi se retrouve en effet dans les registres de l’établissement et sa directrice à l’époque, Mary Jeffries, a confirmé ses venues fréquentes lors de son arrestation. Rien n’a évidemment fuité dans la presse belge. Secret d’État. 

Léopold II a multiplié les conquêtes et les maîtresses régulières, dont la danseuse classique Cléo de Mérode, Maude d’Estève, figure de la haute société bruxelloise, ou encore Blanche Delacroix, qui n’avait que 16 ans quand elle devint la favorite d’un roi pourtant déjà quinquagénaire. Elle lui donnera finalement deux fils et ils se marieront juste avant la mort de Léopold, en 1909. Un mariage toutefois morganatique sans accession possible des enfants au trône. Selon l’historien britannique Adam Hochschild, une lourde réputation précédait la Française: avant de rencontrer Léopold, Blanche Delacroix était mariée à un ancien officier de l’armée, accro au jeu, qui avait l’habitude de "louer" sa femme contre rémunération. Nul ne sait si c’est dans ces circonstances que le roi a fait sa connaissance. 

Le peuple, et surtout le journal éponyme wallon, ne voit pas cette union d’un bon oeil. Le quotidien républicain évoque sans détour dans ses pages les “bâtards” du roi et de sa “putain”. Pour vivre sa romance loin des regards inquisiteurs, Léopold acquiert alors une vaste propriété à Villefranche-sur-Mer, sur la Côte d’Azur. Ainsi naît la fameuse “Villa Léopolda" (voir photos ci-dessous), encore considérée aujourd’hui comme l’une des maisons les plus chères au monde. 

Léopold II entretenait une autre relation extraconjugale du côté d’Ostende où il fit construire la Villa Caroline pour l’une de ses maîtresses. La légende raconte d’ailleurs qu'il avait fait creuser un tunnel secret pour la rejoindre depuis sa résidence côtière officielle. Son neveu et successeur, Albert Ier, transformera la “Villa Leopolda” en hôpital militaire et condamnera l’embarrassant tunnel de l’amour. 

Pendant toutes ces années d’infidélités, le roi Léopold négligera sa famille, son épouse légitime et ses trois filles, qu’il ne voyait quasiment jamais. Une fois veuve, sa seconde épouse, Blanche Delacroix, baronne de Vaughan, retournera à Paris auprès de son premier mari, toujours aussi accro au jeu et qui prendra soin de dilapider sa fortune comme lors des premières noces...

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