129 civils auraient été tués au Sri Lanka dans un bombardement de l'armée

Au moins 129 civils du Sri Lanka ont été tués mercredi dans un bombardement de l'armée gouvernementale dans le nord-est de l'île, où les troupes affrontent un dernier carré de rebelles tamouls, a affirmé jeudi un site internet proche de la guérilla.

"Carnage le plus cruel"
Il s'agit du "carnage le plus cruel" perpétré par les forces armées en trois mois d'offensive "finale" contre les Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE), selon le site Tamilnet.com, le canal de communication de l'insurrection. Au total, 129 personnes ont péri et 282 ont été blessés dans le bombardement d'une enclave en théorie démilitarisée, a dit Tamilnet.com, ajoutant qu'un dispensaire d'enfants avait été visé.

"Ce sont des inventions du LTTE pour attirer l'attention de la communauté internationale et faire monter la pression en vue d'obtenir un cessez-le-feu qui permettrait aux dirigeants des Tigres d'échapper à l'armée", a contesté le porte-parole des forces armées, le général Udaya Nanayakkara.

Propagande?
Les autorités militaires ont également démenti des informations de Tamilnet.com évoquant l'usage d'"armes chimiques" lors de la prise le week-end dernier d'un village tenu par la rébellion tamoule. "Les porte-paroles pro-Tigres dans le monde entier, incapables de digérer la défaite humiliante infligée par les forces de sécurité (...) s'échinent à salir l'image de l'armée", dénonce un communiqué.

Alors que des manifestations favorables aux Tamouls ont eu lieu cette semaine à Londres, Oslo ou Paris, un comité des coordinations Tamoul-France affirmait que 1.800 civils avaient été tués dans des pilonnages lundi.

L'armée dément
"L'armée du Sri Lanka dément catégoriquement les allégations sans fondement du LTTE et affirme qu'en tant qu'unité militaire professionnelle, elle n'a nul besoin d'utiliser de telles armes (chimiques), au moment où elle est si proche de la dernière phase du conflit". Les Tigres tamouls sont confinés sur une bande de terre et de jungle de 14 km2, un territoire déclaré par le Sri Lanka zone de cessez-le-feu.

Mais l'ONU s'est dite mardi très inquiète pour 100.000 civils tamouls coincés dans le nord-est et a exhorté le LTTE à les laisser partir, tout en sommant Colombo de "respecter scrupuleusement" cette zone démilitarisée. Le Sri Lanka estime que 70.000 civils servent de "boucliers humains" aux insurgés et rejette tous les appels internationaux à une trêve.

La guerre dure depuis 37 ans et a fait des dizaines de milliers de morts, dont au moins 2.800 habitants tamouls depuis le 20 janvier, avait dit en mars le Haut commissaire de l'ONU pour les droits de l'Homme, Navi Pillay. (belga/th)