Après des propos controversés, Kerry appelle au calme en Egypte
Le secrétaire d'État américain John Kerry a appelé vendredi au calme en Egypte après avoir affirmé la veille que l'armée avait destitué le président Mohamed Morsi pour "rétablir la démocratie", un nouveau signe de l'embarras de Washington face à la crise de son allié.
Partager par e-mail
M. Kerry, arrivé à Londres vendredi après-midi après une visite de 36 heures au Pakistan, a rencontré son homologue émirati Abdallah ben Zayed al-Nahyane. Les deux ministres ont exigé d'une même voix un indispensable "retour à la normale" en Egypte, un mois presque jour pour jour après le renversement le 3 juillet par les militaires égyptiens, après des manifestations populaires massives, du président Morsi, un islamiste issu des Frères musulmans élu démocratiquement au printemps 2012.
"Nous allons travailler très dur pour rassembler toutes les parties afin de trouver un règlement pacifique qui permette à la démocratie de se développer et qui respecte les droits de tous", a déclaré M. Kerry, qui s'était rendu au Caire début mars et y avait laissé un chèque de 250 millions de dollars (189 millions d'euros) d'assistance économique.
"La dernière chose que nous voulons, c'est davantage de violence", a assuré le secrétaire d'Etat, qui a dépêché au Caire son secrétaire d'Etat adjoint William Burns.
Le ministre émirati a aussi plaidé pour que "le gouvernement intérimaire (égyptien) puisse réussir à conduire l'Egypte vers un avenir meilleur".
Le 9 juillet, une semaine à peine après la mise à l'écart du président Morsi, les Emirats arabes unis et l'Arabie saoudite avaient annoncé des aides de huit milliards de dollars pour l'économie égyptienne. Abou Dhabi avait particulièrement bien accueilli la destitution du chef de l'Etat égyptien.
Jeudi soir à Islamabad, M. Kerry a lui aussi semblé approuver le renversement de M. Morsi. Interrogé par une télévision pakistanaise, il a lancé que l'armée égyptienne avait déposé un président civil pour "rétablir la démocratie", à la "demande de millions et de millions de gens".
Ces propos, minimisés à Washington, ont alimenté la tension en Egypte et provoqué la colère des Frères musulmans - dont M. Morsi est issu - qui ont accusé les Etats-Unis d'être "complices du coup d'Etat militaire".
Les Américains, qui versent 1,3 milliard de dollars par an à l'armée égyptienne, se sont bien gardés depuis un mois de qualifier l'intervention des militaires de "coup d'Etat". Cela les obligerait, conformément à leur législation, à couper toute aide à des autorités issues d'un coup de force militaire.
De fait, les Etats-Unis sont dans l'embarras face à la crise égyptienne depuis le renversement de Hosni Moubarak début 2011.
Le dilemme reste le même pour Washington: soutenir les aspirations démocratiques des Egyptiens tout en ménageant les autorités à la tête d'un de ses partenaires du monde arabe, lié à Israël par un traité de paix.
Alliés pendant trente ans du régime de Hosni Moubarak, les Etats-Unis ont marché sur des oeufs pendant plus d'un an avec la "nouvelle Egypte" du président Morsi, s'inquiétant récemment de la "trajectoire" autoritaire de son régime.
M. Kerry avait aussi également déjà exprimé son soutien aux militaires égyptiens durant la présidence Morsi.
Il avait lui-même débloqué en mai 1,3 milliard de dollars d'aide militaire, faisant de l'armée égyptienne la deuxième récipiendaire de l'assistance américaine, après Israël.
Un mois plus tôt devant le Sénat, le chef de la diplomatie américaine avait salué le rôle décisif joué selon lui par les hauts gradés égyptiens pour éviter une guerre civile après la chute de Hosni Moubarak. Il avait même jugé que l'aide militaire au Caire était le "meilleur investissement que l'Amérique ait réalisé dans la région".
Aux yeux de l'organisation américaine de défense des droits de l'Homme Human Rights First, "le secrétaire d'Etat Kerry doit clarifier sa position sur l'Egypte".
Gratis onbeperkt toegang tot Showbytes? Dat kan!
Log in of maak een account aan en mis niks meer van de sterren.Aussi dans l'actualité
-
Une maman lance ses enfants par la fenêtre pour les sauver d'un incendie
Mercredi, une mère désemparée a dû lâcher ses enfants du troisième étage de leur immeuble pour les sauver lors d’un incendie à Istanbul, en Turquie. -
Mise à jour
Paris se dirige vers un reconfinement de trois semaines
La mairie de Paris va proposer au gouvernement un confinement de trois semaines dans la capitale afin “d’avoir la perspective de tout rouvrir” à son issue, y compris bars, restaurants et lieux culturels, a affirmé le premier adjoint Emmanuel Grégoire ce jeudi sur France Info. -
Nouveau kidnapping de masse dans une école du Nigeria: 300 filles portées disparues
Des dizaines d’hommes armés ont envahi les dortoirs d’une école pour jeunes filles dans le nord-ouest du Nigeria, dans la nuit de jeudi à vendredi et ont enlevé un grand nombre d’entres elles, ont rapporté vendredi des sources locales. -
Une association belge soupçonnée de vouloir relancer le CCIF dissous en France, Van Quickenborne réagit
-
L'armée égyptienne a déposé Morsi "pour rétablir la démocratie"
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a jugé jeudi que l'armée égyptienne avait déposé le président Mohamed Morsi début juillet dans le but de rétablir la démocratie.
-
Avec le confinement, les achats de drogues explosent sur le darknet
-
France
Des escrocs soutirent 15.000 euros à un homme en se faisant passer pour la chanteuse Alizée
Un Français, originaire du Doubs, s’est fait soutirer 15.000 euros par des escrocs qui se faisaient passer pour la chanteuse Alizée, rapporte L’Est Républicain. Sa famille, qui a saisi la justice, a décidé de lancer l’alerte contre l’arnaque du “brouteur”. -
France
Six mineurs mis en examen après la mort d'une collégienne de 14 ans
Six mineurs ont été mis en examen après la mort d'une collégienne de 14 ans. Les six adolescents âgés de 14 à 16 ans ont été présentés ce mercredi à un juge d’instruction, dans le cadre de l’enquête sur le meurtre d’une collégienne de 14 ans. Elle a été poignardée ce lundi à Saint-Chéron (Essonne, sud de Paris) lors d’une rixe entre jeunes, a annoncé la procureure d’Evry.