“Après la réunification, la rééducation” : Pékin annonce la couleur pour Taïwan

Malgré les avertissements de Pékin, Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des représentants et troisième figure politique aux Etats-Unis après Joe Biden et Kamala Harris, a effectué une visite officielle à Taïwan. En réaction, la Chine a démarré ce jeudi les plus importantes manœuvres militaires de son histoire autour de Taïwan. La tension dans le détroit est à son comble.

On le sait, pour la Chine continentale, le destin de Taïwan est tout tracé: l’île lui appartient de facto et Pékin se prépare, lentement mais sûrement, à envahir Taïwan lorsqu’elle en aura techniquement les moyens. Selon l'armée américaine, cela pourrait se produire en 2027. À court terme, la Chine ne dispose pas encore des capacités militaires pour effectuer un débarquement de grande ampleur.

En attendant, Pékin continue de marteler que Taïwan lui appartient. Un message directement adressé aux Américains, afin de les dissuader de venir en aide à leur allié en cas d'invasion chinoise. Invité sur le plateau de BFMTV, l’ambassadeur de Chine en France a qualifié la visite de Pelosi de “provocation inutile.”

“S’il n’y a pas de visite de Madame Pelosi, la situation reste calme”, affirme Lu Shaye. “Nous répondons à une provocation”, a-t-il ajouté alors que son pays a lancé en réaction d'importantes manœuvres militaires autour de Taïwan.

Représentant officiel du PC chinois en France, Lu Shaye, qui a indiqué que le scénario d’une intervention militaire de l’armée chinoise sur l’île “est toujours là”, a ensuite annoncé la couleur pour Taïwan. “Après la réunification, on va faire une rééducation”, sans expliquer explicitement ce que cela signifie pour la population taïwanaise. 

Pour rappel, un régime démocratique est en place à Taïwan, ce qui ne plaît pas vraiment à Pékin, qui craint que l’île rebelle ne se dirige vers l’indépendance. De leur côté, les États-Unis adoptent depuis des décennies le principe d’”ambiguïté stratégique” en s’abstenant de dire s’ils interviendraient ou non militairement pour défendre Taïwan en cas d’invasion.

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