Ariel Sharon plongé dans le coma depuis 7 ans

Ariel Sharon a été terrassé par une attaque cérébrale le 4 janvier 2006. Il est depuis dans le coma, ses fils ayant décidé de le maintenir en vie sous assistance médicale. Il n'a manifesté aucun signe de réveil, mais ses deux fils estiment eux qu'il est dans un état de "conscience minimale" et passent à son chevet chaque jour. Considéré comme brutal, voire comme un "criminel de guerre" par les Palestiniens pour son attitude envers les civils, en particulier lors du massacre de Sabra et Chatila, des camps de réfugiés palestiniens de Beyrouth livrés en septembre 1982 à des milices alliées à Israël pendant l'invasion du Liban, l'ex-général a été durant des décennies l'enfant chéri du camp nationaliste avant d'en devenir la bête noire en procédant au retrait unilatéral de la bande de Gaza en 2005, au prix de l'évacuation de 8.000 colons israéliens installés dans 21 implantations. Ariel Sharon, pilier du Likoud, le grand parti de la droite nationaliste, pendant plusieurs décennies, a redessiné la même année la carte politique israélienne en créant le parti parti centriste Kadima, peu avant d'être terrassé par son attaque cérébrale. Le pronostic en cas de coma varie très fortement selon l'état dans lequel se trouve le patient, explique-t-on au Coma Science Group de Liège, centre de recherche spécialisé de l'Université de Liège. Ainsi, on distingue dans le coma trois stades: le coma ou période aiguë, où le patient n'est ni éveillé ni conscient. Sans médicament, ce stade ne peut durer que quelques jours à quelques semaines. Si le patient ouvre juste les yeux mais ne répond pas aux sollicitations, excepté quelques réflexes inconscients, on parle de syndrome d'éveil non répondant (état végétatif). Si cela résulte d'un traumatisme, on parle de coma persistant après un an sans évolution, après trois mois si ce n'est pas lié à un traumatisme. Si le patient présente des signes de conscience, on parle d'état de conscience minimale. Le patient "présente des réactions comportementales minimales mais précises, lesquelles semblent témoigner de la conscience que le patient a de lui-même ou de l'environnement. Ce comportement est incohérent, mais il se distingue nettement du comportement réflexe en raison de sa reproductibilité ou du fait qu'il est maintenu pendant une durée suffisante; il est généralement provoqué par un stimulus externe", explique-t-on sur le site du Coma Science Group. Le pronostic est alors meilleur mais cela peut prendre du temps, explique Olivia Gosseries, neuropsychologue au Coma Science Group. Toute la difficulté réside dans la différenciation entre le stade 2 et 3, ce qui nécessite parfois une évaluation plus poussée du patient, ajoute-t-elle.