“Armée de trolls” et désinformation: la guerre se joue aussi sur les réseaux sociaux
La guerre ukrainienne se joue aussi sur internet et les réseaux sociaux. Déjà pointées du doigt par des études approfondies sur le sujet, les “infiltrations systématiques” de trolls dans les débats tentent en effet d’influencer positivement l’opinion publique occidentale sur les agissements de la Russie.
Les accusations ne sont pas nouvelles mais ressurgissent depuis l’entrée des troupes russes en Ukraine. L’Occident, mais pas seulement, a massivement pris le parti de Kiev face à Moscou et unanimement condamné l’invasion. Une pluie de sanctions s’est abattue sur la Russie et ne cesse d’alourdir le coût de la guerre. Conspué par le monde entier, à quelques exceptions près, dont Pékin, Vladimir Poutine n’a malgré tout pas encore dit son dernier mot sur le champ de bataille de l’opinion.
L’infiltration des trolls
En septembre 2021, l’Institut de recherche sur le crime et la sécurité de l’université de Cardiff (Pays de Galles) avait en effet constaté des “infiltrations systématiques et étendues" de trolls pro-russes dans les médias. Un “troll”, sur internet, est un utilisateur réel ou factice qui tente de perturber artificiellement les débats, à générer un climat conflictuel et qui vient ainsi bouleverser le ton habituel des échanges dans une communauté. Les journaux de 16 pays occidentaux étaient concernés par ces agissements dont le Times, Le Figaro, Der Spiegel (Allemagne), La Stampa (Italie) ou encore Fox News (USA).
Faux soutien populaire
La technique est souvent la même. Ces trolls téléguidés commentent des articles relatifs à la Russie et émettent un avis “provocateur”, “pro-russe”, voire “anti-occidental”, affirmait l’étude. Ces commentaires servent ensuite d’arguments exploités par les médias russophones pour témoigner d’un soutien populaire manifeste constaté à l’Ouest à l’égard de la Russie.
Internet Research Agency
Le président français Emmanuel Macron avait déjà mis en garde en février 2020 sur les tentatives russes de déstabilisation des démocraties occidentales. “L’armée de trolls” d’un proche de Vladimir Poutine, Evgueni Prigojine, active au sein de la mystérieuse Internet Research Agency (IRA, Saint-Pétersbourg), était alors pointée du doigt. Sa mission? Inonder de jour comme de nuit les réseaux sociaux de fausses informations. C’est précisément cette agence qui avait réussi à influencer les électeurs américains lors de l’élection présidentielle de 2016. Un scrutin qui avait finalement vu la victoire d’un certain Donald Trump.
Groupe Wagner
L'oligarque serait également à la tête du groupe Wagner, “l’armée secrète” de Poutine composée essentiellement de redoutables mercenaires à la solde de Moscou et active depuis 2012 en Ukraine, en Syrie, en Libye et en Centrafrique, notamment dans des régions où la Russie n’a officiellement envoyé aucune troupe. “Avec ces deux organes, Evgueni Prigojine gère et étend l’influence de Vladimir Poutine: d’un côté, par la violence brute des armes, de l’autre en manipulant l’information”, commente la revue L’ADN dans un article consacré au personnage dont les opérations dans l’ombre ont aussi participé à alimenter la propagande anti-française au Mali où le groupe Wagner est un allié du gouvernement putschiste.
Sanctions occidentales
En décembre 2021, l’Union européenne a sanctionné le groupe paramilitaire russe Wagner ainsi que 8 personnes et 3 sociétés qui lui sont liées pour les “actions de déstabilisation” menées en Ukraine et dans plusieurs pays d’Afrique. Evgueni Prigojine fait aussi l’objet de sanctions américaines.
Manipulation de l’opinion
Invité de l’émission “L’Instant M” sur France inter ce lundi, David Chavalarias, auteur de “Toxic Data” (Flammarion) et directeur de recherche au CNRS, analyse avec précision la stratégie machiavélique de la manipulation de masse de l’opinion publique sur les réseaux sociaux, soit comment grossir artificiellement le poids d’un mouvement de contestation pour semer la zizanie. La méthode est simple: partir d’une crise réelle (“le malaise social, la peur du virus, du vaccin, le chômage, la pauvreté”, etc) et “l’amplifier” numériquement pour déstabiliser un pays, une région. Une technique qui porte un nom, l’astroturfing, et qui consiste à donner l’illusion que plus de gens défendent une cause qu’en réalité. Un danger, souligne-t-il, pour les démocraties occidentales. “Dans l’espace numérique, il est très facile de démultiplier les présences, y compris les présences fausses, et de démultiplier l’activité (...), contrairement à l’espace physique. À chaque fois qu’on se retrouve dans un espace numérique, on applique les réflexes qu’on a dans l’espace physique alors qu’en fait, on devrait être beaucoup plus méfiants parce que beaucoup de choses que l’on voit sont juste fabriquées”, met-il en garde.
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