Attentats contre Charlie Hebdo et l'Hyper Cacher: de quatre ans de prison à la perpétuité pour les accusés
Mise à jourLa cour d’assises spéciale de Paris a condamné mercredi Ali Riza Polat à trente ans de réclusion criminelle pour “complicité” des crimes terroristes commis par les frères Saïd et Chérif Kouachi et Amédy Coulibaly lors des attentats de janvier 2015 contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher. La cour d’assises a par ailleurs condamné à 30 ans de réclusion criminelle la compagne en fuite d’Amédy Coulibaly, Hayat Boumeddiene, jugée par défaut. Les autres accusés écopent de peines allant de quatre ans de prison à la perpétuité.
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Dans leurs plaidoiries, les avocats de la défense avaient exhorté la cour à ne pas chercher "coûte que coûte" des coupables pour pallier l'absence des frères Saïd et Chérif Kouachi et d'Amedy Coulibaly. L'accusation avait demandé de son côté des condamnations "à la hauteur de l'extrême gravité des faits".
Les trois jihadistes, abattus par les forces de sécurité le 9 janvier 2015 après avoir tué 17 personnes et semé la terreur en France, n'étaient "rien" sans les accusés, ont assuré les avocats généraux en réclamant des peines allant de cinq ans de prison à la réclusion à perpétuité.
Zones d'ombre
Durant les trois mois d'audience, marqués par les témoignages puissants des survivants et proches des victimes, la cour a tenté de reconstituer le puzzle de l'enquête ayant conduit les accusés devant les assises, essentiellement sur la base de relevés téléphoniques et de quelques traces ADN.
Mais les débats n'ont pas permis de lever toutes les zones d'ombre, du circuit des armes aux commanditaires. "Il ne faut pas rêver, dans ce procès comme dans bien d'autres, la preuve absolue n'existe pas. C'est souvent une conjonction d'indices basés sur des faits apparemment sans rapport qui permet de se forger une intime conviction", estime Riss dans son éditorial.
Les enquêteurs ont identifié deux "filières" d'approvisionnement pour les armes retrouvées en possession d'Amedy Coulibaly: l'une "lilloise" et l'autre "belgo-ardennaise". Mais rien n'a été établi concernant les armes de guerre utilisées par les frères Kouachi. Et la façon dont l'arsenal a transité puis atterri entre les mains des tueurs reste peu claire.
Des zones d'ombre "assumées" par le parquet, qui en a rejeté la responsabilité sur l'attitude et les revirements des accusés, la défense ayant de son côté dénoncé un dossier bourré d'"hypothèses" mais "vide" de preuves. Quelque 200 personnes se sont constituées parties civiles au procès.
Deux Belges condamnés
Parmi les condamnés figurent deux Belges de la région de Charleroi. Metin Karasular (50 ans) et Michel Catino (67 ans) comparaissaient pour leur rôle dans le “volet belgo-ardennais” de l’affaire, l’une des filières d’approvisionnement pour les armes retrouvées en possession du terroriste islamiste Amédy Coulibaly. Ils ont finalement été jugés coupables “d’association de malfaiteurs” mais sans la qualification terroriste.
Metin Karasular a été condamné à huit ans de prison. “Bien qu’ayant fréquenté Amédy Coulibaly, il n’est pas établi” que ce Belge d’origine kurde, jugé pour lui avoir fourni des armes, “ait eu connaissance” de sa “radicalité”, ont estimé les magistrats. Dans leur réquisitoire, les avocats généraux avaient réclamé 15 ans à son encontre.
Michel Catino écope quant à lui de cinq ans de prison. Accusé d’avoir transporté des armes à la demande de son ami Karasular, le doyen des accusés, contre qui 15 ans de réclusion avaient été demandés, n’avait “pas de contacts spécifiques avec Coulibaly”, selon la cour, qui a pointé son absence d’adhésion “à une quelconque idéologie terroriste”.
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