Ballon chinois abattu par les États-Unis: à quoi s’attendre désormais?
Ce samedi 4 février, un F-22 de l’armée américaine a finalement abattu le ballon chinois qui survolait depuis plusieurs jours les Etats-Unis. La destruction a eu lieu au-dessus de l’océan Atlantique, au large de la Caroline du Sud. Une réponse ferme à une “violation inacceptable” de la “souveraineté” américaine, a justifié le ministre de la Défense, Lloyd Austin. Le Pentagone a assuré, en outre, qu’il s’agissait d’un ballon espion destiné à “surveiller des sites stratégiques”. La Chine a exprimé son “fort mécontentement” quant à la réaction “excessive” de Washington et a déclaré se “réserver le droit” de répliquer. À quoi s’attendre désormais?
Le gouvernement chinois a bien tenté d’expliquer la présence de son aéronef au-dessus du territoire américain et de présenter ses excuses: de vains regrets. Les États-Unis, sur ordre du président Joe Biden, ont en effet finalement décidé, unilatéralement, d’abattre le ballon intrus. “Les actions américaines ont gravement affecté et endommagé les efforts et progrès des deux parties pour stabiliser les relations sino-américaines”, a déclaré dans la foulée le vice-ministre des Affaires étrangères, Xie Feng.
Éviter un “conflit” d’envergure
Première conséquence, immédiate, Antony Blinken, chef de la diplomatie US, a annulé à la dernière minute sa visite prévue ce week-end à Pékin. Un déplacement qui était destiné à... apaiser les tensions entre les deux puissances. Le ballon de la discorde vient s’ajouter à la longue liste des contentieux entre Washington et Pékin, dont l’épineuse question de Taïwan, les Ouïghours, les droits humains et la domination chinoise dans le domaine des semi-conducteurs. Malgré ces nombreux désaccords, les États-Unis tentent toujours de trouver des terrains d’entente avec la Chine pour éviter que cette compétition systématique entre les deux plus grandes puissances mondiales “ne se transforme en conflit” d’envergure.
“La grande menace chinoise”
Or, la destruction du ballon chinois relance aujourd’hui l’escalade diplomatique. L’anodin aéronef incarne à lui seul, “aux yeux des Américains, la grande menace chinoise dont ils entendent parler jour et nuit”, résume Pierre Haski, dans son podcast quotidien “Géopolitique”, sur France inter. L’incident “a fait monter d’un cran la fièvre anti-chinoise dans la classe politique américaine, toute tendance confondue”. Engin météorologique inoffensif ou dangereux instrument d’espionnage? L’analyse des débris permettra aux Américains d’en savoir plus dans les prochaines semaine.
Changement de posture
Du côté américain, l’intrusion “ennemie” renforce la méfiance anti-chinoise. Washington exploite également l’opportunité de “condamner, à peu de frais, l’attitude de la Chine", précise l’expert Emmanuel Véron, sur TV5 Monde. Du côté chinois, Pékin pourrait en retour jouer la carte de “l’attaque” occidentale, ajoute-t-il, et privilégier la riposte “invisible” (“cyberattaques”, mesures de représailles à l’égard de “ressortissants américains présents en Chine”) voire le déploiement de “manœuvres militaires dans son environnement proche”, commente-t-il. Or, les États-Unis préparent justement des opérations conjointes avec l’armée philippine en mer de Chine méridionale, zone de haute tension... non loin de Taïwan.
Taïwan, la poudrière
Pour rappel, la Chine considère l’archipel comme l’une de ses provinces et ne l’abandonnera sous aucun prétexte, malgré le soutien accru des États-Unis aux indépendantistes. Toute tentative d’indépendance taïwanaise entraînera une réponse militaire chinoise, prévient fermement Pékin, pendant que Washington promet de “défendre Taïwan en cas d’attaque”. Pour certains observateurs avisés, la guerre semble d’ailleurs déjà inévitable à moyen terme. Bref, dans ce contexte explosif, le maintien d’un dialogue, même a minima, entre la Chine et les États-Unis demeure crucial. Un dialogue aujourd’hui gravement menacé par la crise du ballon qui raffermit les positions antagonistes de part et d’autre, et ce alors que des élections se tiendront à Taïwan ET aux États-Unis en 2024...
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