Bientôt des taxis volants en Europe?

Selon un rapport de L’Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA), le marché des taxis volants pourrait générer 4,2 milliards d’ici 2035 en Europe. Pas surréaliste puisque l’AESA vient de donner son premier feu vert à un constructeur allemand pour tester ses aéronefs électriques.

Peu avant de recevoir son certificat, l’entreprise Volocopter basée à Bruchsal, a fait voler en situation réelle deux de ses appareils, dont le taxi volant VoloCity, à l’aérodrome français du Bourget. Ce dernier est un aéronef entièrement électrique, disposant de 18 moteurs et neuf batteries. Il est capable de transporter un passager plus le pilote à une vitesse de 110 km/h, avec une altitude de 400 à 500 mètres sur maximum 35 km. L’entreprise allemande espère commercialiser son VoloCity d’ici 2030.

Le lancement de Volocopter a attiré d’autres entreprises de la filière de mobilité aérienne. D'ailleurs, l’agence européenne s’attend à traiter « un grand nombre de demandes de vérification de conception dans les mois à venir ».

Ce type d’engin rentre dans une nouvelle catégorie d’aéronefs légers, silencieux, électriques et pouvant décoller et atterrir à la verticale, appelés eVTOL, Electric Vertical Take-Off and Landing. 

En 2019, environ 170 prototypes d’aéronefs eVTOL ont été recensé par un cabinet. Même si l’objectif principal est de réduire la circulation au sol dans les grandes villes, ce type d’engin pourraient jouer un rôle important pour le transport des blessés ou de médicaments vers des hôpitaux, ou encore de proposer des services de livraisons plus rapides.

La compagnie aérienne américaine United Airlines a effectué une commande d’un milliard de dollars à une entreprise californienne pour l’achat d’une centaine de taxis volants. Pour produire ceux-ci à grande échelle, l’entreprise s’allie avec Stellantis, la société-mère de PSA et Fiat Chrysler. Un premier appareil, baptisé Maker, a d’ailleurs vu le jour le 10 juin dernier. Celui-ci peut voler à 240 km/h sur des distances allant jusqu’à 100 km. 

Marché porteur en Asie également: la société chinoise EHang développe un taxi volant autonome pour le proposer comme service commercial pour le transport de personnes et de marchandises. En Corée, Hyundai a conclu un partenariat avec Uber pour construire des taxis volants.

Plusieurs villes en Europe, dont Paris, Düsseldorf, Séville et Helsinki ont annoncé le déploiement de services basés sur l’utilisation de taxis volants. Selon l’étude de l’AESA le marché des taxis volants générera 90 000 emplois en Europe.

L’enjeu écologie dépendra de la distance et du nombre de passagers. C’est ce que révèle une étude de l’Université du Michigan. En comparant la voiture volante électrique et la voiture thermique on se rend compte de plusieurs choses: si l’eVTOL ne transporte qu’un seul passager sur une distance de moins de 35 km, la voiture thermique émet moins de CO2. En revanche, dans le cas où la voiture thermique et la voiture électrique embarqueraient 1,54 passagers (ce qui est le cas en moyenne aux USA) contre 3 passagers (pilote non compris) pour un trajet de 100 km, la voiture volante serait 52% plus propre que la voiture thermique et 6% plus verte que la voiture électrique.

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