Bolsonaro discutera de l'aide du G7 pour l’Amazonie si Macron retire “ses insultes”
Mise à jourLe Brésil a rejeté lundi l'aide proposée par les pays du G7 pour combattre les feux en Amazonie. Avant toute chose, Jair Bolsonaro exige qu’Emmanuel Macron “retire ses insultes”.
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"Nous remercions (le G7 pour son offre d'aide, ndlr), mais ces moyens seront peut-être plus pertinents pour la reforestation de l'Europe", a déclaré Onyx Lorenzoni, chef de cabinet du président Jair Bolsonaro, dont le rôle est équivalent à celui d'un chef de gouvernement. Il s'est exprimé sur un blog du portail d'information G1, et ses déclarations ont été confirmées à l'AFP par la présidence brésilienne.
M. Macron a annoncé une aide de 20 millions de dollars du G7 aux pays d'Amazonie.
Macron à nouveau moqué
"Macron n'arrive même pas à éviter un incendie prévisible dans une église qui fait partie du patrimoine mondial de l'humanité, et il veut nous donner des leçons pour notre pays?", a également lancé M. Lorenzoni dans une allusion à l'incendie qui a touché la cathédrale Notre-Dame de Paris le 15 avril dernier.
"Il a beaucoup à faire chez lui et dans les colonies françaises", a-t-il ajouté, faisant référence aux départements et territoires d'outre-mer de la France, dont fait partie la Guyane, frontalière du Brésil et qui comprend une petite partie de la forêt amazonienne.
"Le Brésil est une nation démocratique, libre et n'a jamais eu de comportements colonialistes et impérialistes comme c'est peut-être l'objectif du Français Macron. D'ailleurs, avec un fort taux interne de rejet", a aussi affirmé M. Lorenzoni.
Avant ces déclarations, le ministre de l'Environnement, Ricardo Salles, avait pourtant estimé que l'aide proposée par le G7 était "bienvenue". Mais Jair Bolsonaro s'est ensuite réuni avec quelques ministres et son chef de cabinet a changé de ton.
Bolsonaro veut des excuses
Néanmoins, ce mardi le président brésilien Jair Bolsonaro a déclaré qu’il était prêt à reconsidérer l’aide proposée par le G7 pour lutter contre les incendies en Amazonie si le chef de l'État français Emmanuel Macron “retirait ses insultes”.
“D’abord monsieur Macron doit retirer les insultes qu’il a proférées contre ma personne”, a déclaré à quelques journalistes le président brésilien qui évoque les accusations du président français selon lesquelles il avait “menti” sur ses engagements environnementaux.
“D’abord il m’a traité de menteur et ensuite, d’après mes informations, il a dit que notre souveraineté sur l’Amazonie était une question ouverte”, a dit Jair Bolsonaro avant de rencontrer les neuf gouverneurs d’Etats d’Amazonie.
“Avant de discuter et d’accepter quoi que ce soit de la France (...) (M. Macron) doit retirer ses paroles et à partir de là, nous pourrons parler”, a déclaré le président brésilien.
Lundi soir, Brasilia a rejeté sèchement l’aide de 20 millions de dollars proposée par les pays du G7 pour combattre les incendies en Amazonie, en conseillant au président français de s’occuper “de sa maison et de ses colonies”.
“Nous remercions (le G7 pour son offre d’aide, ndlr), mais ces moyens seront peut-être plus pertinents pour la reforestation de l’Europe”, a déclaré le chef de cabinet, Onyx Lorenzoni.
Tensions franco-brésiliennes
Pour arrpel, Jair Bolsonaro avait dans un premier temps lui-même pourfendu la proposition d'Emmanuel Macron ce lundi, en tweetant: "Nous ne pouvons accepter qu'un président, Macron, lance des attaques déplacées et gratuites contre l'Amazonie, ni qu'il déguise ses intentions derrière l'idée d'une 'alliance' de pays du G7 pour 'sauver' l'Amazonie, comme si c'était une colonie".
Les tensions entre la France et le Brésil se sont singulièrement accrues depuis la semaine dernière, lorsque M. Macron a appelé les dirigeants des membres du G7, qui s'est tenu à Biarritz de samedi à lundi, à discuter en urgence des incendies en Amazonie.
Son homologue brésilien, Jair Bolsonaro, l'avait alors accusé d'avoir une "mentalité colonialiste". Il s'en est ensuite pris au physique de Brigitte Macron, l'épouse du président français. M. Macron a répliqué que c'était "triste d'abord pour lui et pour les Brésiliens" et qu'il espérait que "très rapidement" les Brésiliens "auront un président qui se comporte à la hauteur".
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