Charles Michel “ne dort pas bien” depuis le Sofagate: “J’ai refait 150 fois le film dans ma tête”

“Je le dis et le redis: je déplore profondément ce qui s’est produit. Une interprétation trop stricte du protocole par les services turcs a mené à ce regrettable incident”, explique-t-il dans Les Echos. “Je ne vous le cache pas, je ne dors pas bien depuis. J’ai refait 150 fois le film dans ma tête. Sur le moment, cela a été très vite. Mon attitude a été motivée par le sentiment que si j’avais alors eu une réaction plus marquée, cela aurait donné lieu à un incident non plus protocolaire mais diplomatique qui aurait détruit des mois de travail intense et d’espoir de pouvoir réengager un dialogue nécessaire avec la Turquie”.

Et Charles Michel de prolonger: “Les enjeux sont très importants. En mer Méditerranée, nous sommes passés proches ces derniers mois d’incidents militaires graves. En outre, Ursula a exprimé sa désapprobation sur le moment. J’ai pensé que cela aurait été vu comme du paternalisme déplacé si j’avais posé un acte additionnel”.

L’ancien Premier ministre belge impute une partie de la responsabilité au protocole turc. Le protocole du Conseil européen n’a pas eu accès à la salle la veille de la réunion et n’a pas reçu d’informations précises sur la disposition des sièges, selon une note des services protocolaires de Charles Michel.

Dans la pièce adjacente, où avait lieu le dîner officiel, il a été possible, en dernier recours, de rajouter une troisième chaise à la même hauteur que les deux autres à table.

Détail frappant: en raison du coronavirus, Ursula Von der Leyen ne disposait pas de ses propres services protocolaires et a donc dû s’en tenir à ce qui avait été convenu par les services de Charles Michel. Pourtant, le rang protocolaire de la présidente von der Leyen est “exactement le même” que celui du président Michel, a tenu à rappeler le porte-parole de la Commission, Eric Mamer, après l’incident. Lors de réunions bilatérales précédentes avec Erdogan, aucune distinction n’avait été faite entre les deux fonctions: deux fauteuils avaient été prévus pour Donald Tusk et Jean-Claude Juncker, leurs prédécesseurs.

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