Crash Yemenia: l'accident serait dû à des erreurs de pilotage

Un rapport provisoire d'experts judiciaires en France révèle que "des erreurs manifestes de pilotage" ont eu lieu avant l'accident de l'avion de la Yemenia au large des Comores, qui avait fait 152 morts le 30 juin 2009, a-t-on appris auprès d'un avocat des familles de victimes.
 
Me Gérard Montigny, l'un des avocats de l'association des familles de victimes, a indiqué mercredi soir à l'AFP qu'il y a dans ce rapport "des éléments qui montrent que les pilotes n'ont pas satisfait aux exigences des procédures d'atterrissage, que notamment ils n'ont pas positionné comme il le fallait les becquets pour l'atterrissage et qu'il y a des erreurs manifestes de pilotage par rapport aux exigences des procédures".
 
Un manque de vitesse
"Ils n'avaient pas la vitesse suffisante pour pouvoir redresser l'avion en cas de difficultés", a-t-il ajouté.
"L'expertise se continue et pour l'instant rien ne permet d'en savoir plus sur les autres causes qui ont peut-être concouru à la catastrophe", selon Me Montigny.
 
"Une chose est certaine pour nous désormais, la Yemenia ne pourra pas s'exonérer de l'accident" du fait "d'une part de responsabilité des pilotes", a-t-il dit.
 
L'avocat a indiqué avoir demandé que ces rapports soient communiqués dans les procédures civiles à Aix-en-Provence (sud-est de la France) qui concernent les indemnisations.
 
Contacté par l'AFP, le parquet de Bobigny (près de Paris), où est instruit le procès pénal de l'accident, a confirmé le dépôt du rapport d'étape mais n'a pas souhaité communiquer.
 
L'Airbus de Yemenia s'était abîmé en mer, peu avant l'atterrissage, au large de Moroni (Comores). Sur les 153 occupants, soixante-six étaient Français. Seule une adolescente de 14 ans avait survécu. (afp)