De nouvelles missions de la NASA vont étudier Vénus, un monde négligé depuis des décennies

Mercredi, Bill Nelson, l’administrateur de la NASA, a annoncé les derniers choix de l’agence en matière de missions planétaires robotisées, qui devraient toutes deux se rendre sur Vénus à la fin des années 2020 : DAVINCI+ et VERITAS.

“Ces deux missions jumelles visent toutes deux à comprendre comment Vénus est devenue un monde infernal capable de faire fondre le plomb à sa surface”, a déclaré M. Nelson lors de son discours sur l’état de la NASA devant les employés de l’agence spatiale.

Vénus est à bien des égards une jumelle de la Terre : elle est comparable en taille, en masse et en composition et c’est la planète dont l’orbite est la plus proche de celle de la Terre. Mais l’histoire des deux planètes a divergé. Alors que la Terre a une température modérée et est largement recouverte d’eau, Vénus, avec une atmosphère dense de dioxyde de carbone, a une température infernale de 480 degrés Celsius à la surface. 

Après les nombreuses missions d’exploration menées par les États-Unis et l’Union soviétique dans les années 1970, 1980 et 1990, l’attention s’est déplacée ailleurs.

L’année dernière, Vénus est revenue sur le devant de la scène planétaire après qu’une équipe de scientifiques utilisant des télescopes terrestres a déclaré avoir découvert des preuves irréfutables de la présence de microbes vivant dans les nuages de Vénus aujourd’hui.

Ils ont déclaré avoir détecté une molécule, la phosphine, pour laquelle ils n’ont trouvé aucune explication plausible quant à la façon dont elle a pu se former à cet endroit, si ce n’est comme déchet d’organismes vivants.

Mais d’autres scientifiques ayant examiné les mêmes données ont déclaré ne pas avoir observé de signal convaincant. Malgré tout, cette découverte a incité Jim Bridenstine, alors administrateur de la NASA, à déclarer en septembre : “Il est temps de donner la priorité à Vénus.”

Prévu provisoirement pour un lancement en 2029, l’engin spatial DAVINCI+ effectuerait des observations scientifiques lors de deux survols en 2030. Lorsqu’il s’approchera de Vénus pour la troisième fois en 2031, le vaisseau larguera une sonde sphérique remplie d’instruments qui renifleront et analyseront les gaz lors de sa descente dans l’atmosphère pendant un peu plus d’une heure.

“Les mesures que nous ferons en descendant dans les nuages seront très fines, équivalentes à celles que nous avons l’habitude de voir sur Mars et sur la Terre”, a déclaré James B. le chercheur principal de DAVINCI+.

Les concentrations de krypton, d’argon, de néon et de xénon - les gaz nobles qui ne réagissent pas avec les autres éléments - pourraient fournir des indications sur la façon dont Vénus et son atmosphère se sont formées. Les mesures pourraient également révéler si de l’eau s’est échappée de Vénus vers l’espace et si des océans ont un jour recouvert la surface.

Les mêmes instruments pourraient également identifier directement des molécules de phosphine, ce qui donnerait lieu à un débat animé sur la question de savoir si la phosphine est une preuve définitive de vie ou si des réactions géologiques ou chimiques n’impliquant pas la biologie ont pu la générer.

Un résultat négatif ne fermerait pas la question. Étant donné que la sonde DAVINCI+ ne prélèvera des échantillons d’atmosphère qu’à un seul endroit et à un seul moment, l’absence de phosphine à cet endroit ne prouverait pas l’absence de phosphine partout.

L’étude de Vénus permettra également d’éclairer les autres planètes rocheuses du système solaire, dont la Terre. “Nous espérons que ces missions nous permettront de mieux comprendre comment la Terre a évolué et pourquoi elle est actuellement habitable alors que d’autres dans notre système solaire ne le sont pas”, a déclaré M. Nelson.

Akatsuki, de l’agence spatiale japonaise, est le seul engin spatial actuellement en orbite autour de Vénus. Dans son étude depuis son orbite, le vaisseau a révélé des perturbations dans les vents de la planète, connues sous le nom d’ondes de gravité, ainsi que des courants-jets équatoriaux dans son atmosphère.

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