Démission du Premier ministre malaisien

Le chef du gouvernement malaisien Abdullah Ahmad Badawi, fragilisé depuis la déroute de son parti aux législatives de l'an dernier, a formellement démissionné jeudi au profit du vice-premier ministre Najib Tun Razak, un homme controversé réputé autoritaire.

"Le Premier ministre Abdullah a présenté sa démission au roi" Tuanku Mizan Zainal Abidin, a déclaré à l'AFP un haut-responsable sous le couvert de l'anonymat. Najib Tun Razak, désigné la semaine dernière pour diriger l'Organisation nationale pour l'unité malaise (UMNO, première force de la coalition au pouvoir; NDLR), pourrait être intronisé comme nouveau Premier ministre dès vendredi.

M. Badawi, 66 ans, avait été tenu responsable de la piètre performance de l'UNMO aux législatives de mars 2008, lorsque son parti avait accusé son plus sérieux revers depuis plusieurs décennies. Son successeur, Najib Tun Razak, est la cible d'accusations récurrentes de l'opposition sur son rôle présumé dans le meurtre d'une interprète mongole abattue de deux balles dans la tête en octobre 2006 et dont le corps a été ensuite détruit à l'aide d'explosifs utilisés par l'armée.

"Il doit mettre fin une fois pour toutes aux rumeurs sur ce dossier", a estimé un politologue malaisien, Shahruddin Badaruddin. "Cela a porté un coup à son image en Malaisie et à l'étranger", a-t-il ajouté. Au chapitre économique, Najib Tun Razak, qui sera également ministre des Finances, devra relever de solides défis.

La troisième économie d'Asie du Sud-Est a notamment vu ses exportations touchées de plein fouet par la crise économique mondiale alors que 26.000 personnes ont déjà perdu leur emploi depuis le début de l'année.

Le gouvernement a annoncé le 10 mars un plan de relance de 60 milliards de ringgits (13 milliards d'euros) sur deux ans pour soutenir l'économie, qui pourrait se contracter de 1% en 2009. Ces mesures de relance viennent s'ajouter à l'enveloppe de 1,5 milliard d'euros déjà débloquée l'an dernier.