Des femmes créent une chaîne humaine de 620 kilomètres

C'est une première historique. Ce mercredi 2 janvier, deux Indiennes, Kanaka Durga et Bindu, ont pu entrer dans Sabarimala, l'un des lieux les plus sacrés de l'hindouisme. Escortées par des policiers, les deux femmes ont pu prier dans ce temple longtemps resté interdit aux femmes menstruées, considérées comme "impures".

"Nous ne sommes pas entrées en gravissant les 18 marches sacrées mais en empruntant l'entrée du personnel", a déclaré l'entre d'entre elles aux journalistes présents sur place. "Il est exact que des femmes sont entrées dans le temple. La police doit offrir sa protection à toute personne qui désire y prier", a de son côté confirmé Pinarayi Vijayan, chef du gouvernement local.

Protestations
En septembre dernier, l'interdiction pour les femmes âgées de 10 à 50 ans (entre la puberté et la ménopause) de pénétrer dans le temple avait été levée. Pourtant, les quelques Indiennes qui avaient tenté d'atteindre le sanctuaire avaient été chassées par certains hindous qui s'opposent à cette décision. En octobre, deux femmes ont ainsi été la cible de jets de pierre alors qu'elles tentaient d'atteindre Sabrimala sous la protection de la police. Un mois plus tard, elles étaient quatorze à devoir faire demi-tour. 

Une escorte de 620 kilomètres
C'est pour cette raison que des dizaines de milliers de femmes se sont rassemblées ce mardi 1er janvier à l'appel du gouvernement de coalition de gauche de l'État de Kerala. Elles ont formé une chaîne humaine longue de 620 kilomètres et ont ainsi permis à Kanaka Durga et à Bindu d'enfin pouvoir entrer dans le temple.

Cette victoire pour les femmes a cependant été vue comme un affront par les traditionalistes hindous, qui ont depuis ordonné la fermeture du temple pour purification. Suite à cette immense chaîne humaine, des altercations ont également eu lieu entre des manifestants et des policiers.