Des inondations en Inde forcent 4,7 millions de personnes à se déplacer en une semaine

Selon les autorités de l’Assam, 32 de ses 35 districts ont été touchés, faisant au moins 45 morts et plus de 4,7 millions de déplacés au cours de la semaine dernière.

De fortes pluies se sont également abattues sur l’État voisin de Meghalaya, où 18 personnes sont mortes au cours de la semaine dernière. Les autorités d’Assam ont ouvert 1.425 camps de secours pour les personnes déplacées, mais ces dernières affirment que leur tâche a été compliquée par l’intensité de la catastrophe. En effet, même les camps sont dans un état lamentable.

“Il n’y a pas d’eau potable dans le camp. Mon fils a de la fièvre mais je ne peux pas l’emmener chez le médecin”, raconte Husna Begum. Lorsque l’eau a atteint sa maison mercredi, la jeune femme de 28 ans a traversé le torrent à la nage pour chercher de l’aide. Elle s’abrite maintenant dans une tente en plastique branlante avec ses deux enfants.

“Je n’ai jamais vu quelque chose comme ça auparavant. Je n’ai jamais vu d’inondations aussi importantes de ma vie”, dit-elle.

Les inondations font régulièrement des ravages auprès des millions de personnes vivant près des rives fertiles du puissant fleuve Brahmapoutre, souvent appelé la ligne de vie de l’Assam. Cependant, les experts affirment que des facteurs tels que le changement climatique, les activités de construction incontrôlées et l’industrialisation rapide ont augmenté la fréquence des phénomènes météorologiques extrêmes.

C’est la deuxième fois cette année que l’Assam est aux prises avec des inondations aussi violentes - au moins 39 personnes ont été tuées en mai. Selon le département météorologique, l’État a déjà enregistré des précipitations 109% supérieures à la moyenne ce mois-ci. Et le Brahmapoutre dépasse le seuil de danger en de nombreux endroits.

Des agglomérations entières ont été englouties par les eaux, ressemblant presque à une énorme rivière qui s’est formée pendant la nuit.

À Guwahati, le principal centre économique de l’Assam, des quartiers ont été réduits à l’état de décombres. Les champs luxuriants où poussaient normalement le riz et le paddy se sont transformés en vastes marécages de boue et de débris.

À Udiana, il n’y a plus d’écoles, d’hôpitaux, de temples ou de mosquées en vue - seulement de l’eau. Les gens se déplacent sur des bateaux faits de feuilles de bananier et de bâtons de bambou. D’autres nagent dans les eaux saumâtres brunes et vertes avec découragement, leurs yeux s’illuminant à la vue des sauveteurs, dont les uniformes orange vif sont visibles de loin.

Les dégâts sont particulièrement alarmants dans le district rural de Kamrup, où des centaines de personnes seraient encore piégées dans leurs maisons.

Les autorités admettent qu’elles n’ont pas été en mesure de fournir de l’eau potable et de la nourriture à toutes les victimes des inondations.

Selon les experts, si le changement climatique a compliqué les efforts déployés depuis longtemps par l’État pour améliorer sa réponse aux inondations, d’autres facteurs rentrent en jeu.

“Il ne fait aucun doute que la problématique des inondations est très grave et que la fréquence des pluies augmente de manière significative”, déclare à la BBC Jayashree Rout, professeur de sciences environnementales à l’université d’Assam. “Mais avant de le lier entièrement au changement climatique, nous devons prendre en compte des facteurs liés à l’homme, comme la déforestation.”

En effet, ce dernier explique qu’il est notamment urgent d’arrêter l’abattage des grands arbres, surtout près des rivières, car les racines de ces arbres ont une grande capacité à retenir l’eau.