“Dois-je m'immoler? J’ai fait une connerie et basta”: Jack Lang frileux sur la tribune pour décriminaliser la pédophilie

Le 26 janvier 1977, Le Monde publiait une tribune pour défendre la “possibilité d’entretenir une relation amoureuse et sexuelle avec des mineurs”. Une sombre à l’initiative d’un certain Gabriel Matzneff qui contait alors sans fard ses relations sexuelles avec des adolescents, voire des enfants. Le livre de Vanessa Springora a récemment levé le voile sur ces abus, et, avec un retentissement similaire, celui de Camille Kouchner sur les faits commis par Olivier Duhamel sur son frère, dans le cercle familial. De quoi voir la pétition d’antan - et donc ses nombreux célèbres signataires - refaire surface à l’heure où il est devenu de bon ton de condamner ces actes ignobles.

Un rappel des faits dont Jack Lang se serait donc bien passé, mais sur lequel il a accepté de revenir en toute franchise sur Europe 1 face à Sonia Mabrouk ce matin. Après s’être caché derrière le nombre important de personnalités ayant pris part à ce “vieux débat”, il a fait son mea culpa: “Ce n’est plus mon sentiment aujourd’hui”, a-t-il d’emblée tenu à préciser tout en signalant que dans les années 70, des personnes “éminentes” partageaient la réflexion sur le consentement des enfants. “Je l’ai dit et redit, on était très nombreux à l’époque (...) C’était une connerie, c’était après 1968 et nous étions portés par une vision libertaire... fautive (...) Cette tribune était inacceptable”, reconnaît-il désormais.

La tribune, qui donne la nausée aujourd'hui, disait notamment: “La loi française se contredit lorsqu’elle reconnaît une capacité de discernement à un mineur de 12 ou 13 ans, qu’elle peut juger et condamner alors qu’elle lui refuse cette capacité quand il s’agit de sa vie affective et sexuelle”. Ce lundi sur la radio française, l’ancien ministre clame pourtant l’inverse: “Il n'y a pas de mots pour définir l’inceste et la pédophilie (...) Il faut que cesse l’omerta qui pèse sur l’inceste et concerne énormément de familles”. 

N’y a-t-il pas là une contradiction avec ses convictions d’alors? Pour Jack Lang, il y a visiblement prescription: “Il y a 50 ans, on a écrit une connerie. Que dois-je faire? M’immoler devant vous? J’ai fait une connerie. Et basta, voilà!”, répond-il visiblement un brin vexé qu’on lui rappelle ses sorties de l’époque. Et de rappeler: “Depuis, j’ai combattu ce genre de bêtises, l’inceste, la pédophilie et les violences sexuelles”, se défend-il avec véhémence.

Reste que sa connivence avec Matzneff n’est pas la seule ombre au tableau: ses rapports avec le milliardaire Jeffrey Epstein ne sont plus un secret pour personne. Sur ce point, il estime n’avoir strictement rien à se reprocher: “Cela n’a n’a rien à voir. Quelqu’un peut être un instant un homme charmant avant que l’on ne découvre trois ans après qu’il est un salaud. On ne va pas pénaliser des gens qui ont été aimables avec des personnes qu’ils trouvaient charmantes, avant de découvrir que c’était des ordures”, a-t-il balayé au sujet du prédateur sexuel. 

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