“Du mépris”, “mensonge!”, “c’est lunaire”: les propos de Macron au JT de 13h provoquent de vives réactions
Le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger a accusé mercredi le président de la République d’avoir menti dans son interview sur TF1 et France 2 sur la position de la CFDT sur les retraites, “pour masquer son incapacité à trouver une majorité pour voter sa réforme injuste”.
RédactionDernière mise à jour:22-03-23, 16:27Source:AFP
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“Déni et mensonge ! La CFDT a un projet de réforme des retraites. Macron 2019 l’avait compris, il avait repris notre ambition d’un système universel. Macron 2023 refait l’histoire et ment sur @cfdt pour masquer son incapacité à trouver une majorité pour voter sa réforme injuste”, a-t-il réagi sur Twitter.
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De son côté, le chef des Insoumis Jean-Luc Mélenchon les “traditionnelles marques de mépris” d’Emmanuel Macron après son entretien télévisé sur la réforme des retraites, estimant que le chef de l’Etat “vit en dehors toute réalité”.
“Comment peut-on, alors que le pays s’enfonce dans une impasse, (...) mentir avec autant d’arrogance, comme à ces moments où il nous dit qu’il faut tenir compte de la pénibilité, de l’usure du corps au travail, alors même qu’il vient de retirer des critères de pénibilité l’exposition aux matières chimiques”, a dénoncé l’ancien candidat à l’élection présidentielle lors d’un point presse à Toulouse.
“La foule est au peuple ce que le cri est à la voix”, a ajouté Jean-Luc Mélenchon en référence aux propos du président qui a déclaré que la “foule” n’a “pas de légitimité face au peuple qui s’exprime à travers ses élus”.
“Cette réforme ne sert à rien d’autre qu’à voler deux ans de plus de vie libre, en étant contraint au travail ou au chômage, à des millions de personnes”, a martelé le leader de LFI.
Appel à la mobilisation
A la veille d’une nouvelle journée de mobilisation syndicale, il a appelé à “déferler par millions dans les rues”, qualifiant d’”intacte” la volonté populaire d’obtenir le retrait d’une réforme “dont personne ne veut à part (le président) et son gouvernement”.
“Nous avons affaire au plus puissant mouvement social qu’ait connu ce pays depuis 1968", a-t-il lancé à Toulouse, après un meeting en Ariège mardi.
De l’avis de Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Macron “manque de capteurs sensitifs pour comprendre le peuple français”, alors que le chef de l’Etat table sur une entrée en vigueur de la réforme des retraites “d’ici la fin de l’année”.
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“C’est lunaire”
Les propos d’Emmanuel Macron lors de son interview mercredi midi sont “du foutage de gueule et du mépris pour les millions de personnes qui manifestent”, a quant à lui réagi le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez.
“C’est lunaire cette interview. C’est: tout va bien, je fais tout bien, il ne se passe rien dans la rue”, a dénoncé M. Martinez devant des journalistes à Tours où il assiste au congrès de la CFE-CGC.
Il est parti sur la Lune, peut-être qu’il était avec Thomas Pesquet
Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, à propos d’Emmanuel Macron
Il a fustigé un président de la République “sûr, tout seul, de lui, de ce qu’il fait”.“C’est grave. Il n’y a aucune réponse” face à une “mobilisation que certains disent historique depuis une trentaine d’années”, a poursuivi le patron de la CGT, plaidant pour que le mouvement de mobilisation “s’amplifie” face à un président “hors-sol” et qui “devient une caricature”.
“Il considère qu’il n’y a pas eu de propositions alternatives alors que la CGT, comme je suppose les autres organisations syndicales, ont fait des propositions alternatives”, a-t-il également dénoncé.
“Scandaleux”
M. Martinez a en outre jugé “proprement scandaleux” de “comparer la situation en France avec ce qui s’est passé aux Etats-Unis” suite à l’élection de Joe Biden et “l’envahissement du Capitole par des hordes d’Américains plutôt d’extrême droite”.
“C’est une provocation”, a renchéri à ses côtés François Hommeril, le patron du syndicat des cadres, qui s’est dit globalement “très choqué” par l’interview du chef de l’Etat.
“Moi, j’en peux plus de ces leçons de responsabilité”, a déclaré le président de la CFE-CGC. Evoquant un “disque rayé”, il a ajouté qu’Emmanuel Macron faisait “comme si rien ne s’était passé depuis deux mois, comme si la Terre s’était arrêtée de tourner”.
“Il est parti sur la Lune, peut-être qu’il était avec Thomas Pesquet, je ne sais pas, quelque part dans la navette spatiale...”, a-t-il grincé.
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“Il est dans un déni absolu”
Emmanuel Macron a “mis plus d’explosif sur un brasier déjà bien allumé”, a de son côté critiqué le premier secrétaire du PS Olivier Faure, tandis que la cheffe des écologistes Marine Tondelier a dénoncé une “autosatisfaction”.
“C’est hallucinant, il est dans un déni absolu”, a déclaré Olivier Faure depuis l’Assemblée nationale. “Je crains qu’il n’ait mis plus d’explosif sur un brasier déjà bien allumé”, a-t-il ajouté, notamment en “disqualifiant les syndicats”. Marine Tondelier s’est dite pour sa part sur Twitter “glacée par la démonstration d’autosatisfaction du président” qui, à ses yeux, a tenu des “propos offensants”.
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Le président des Républicains Eric Ciotti a estimé que les solutions proposées par Emmanuel Macron n’étaient “pas à la hauteur de la crise politique et économique que nous vivons”.
“L’échec du gouvernement est en premier lieu celui du chef de l’Etat qui n’a pas su convaincre les Français de la nécessité d’une telle réforme”, a ajouté dans un communiqué le député des Alpes-Maritimes.
Selon lui “la seule vraie annonce de cette allocution est que le combat contre l’immigration de masse n’est plus une priorité pour le gouvernement”, et “c’est une faute”.
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Le projet de loi sur l’immigration “est enterré alors que jamais la situation n’a été aussi grave”, a ajouté M. Ciotti, réagissant à l’annonce par le chef de l’Etat que ce texte controversé serait “découpé” en “textes plus courts” qui seront examinés “dans les prochaines semaines” par le parlement.
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Le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau a lui aussi regretté cette annonce, alors que le Sénat devait plancher sur le texte dès la fin mars. “En contournant le parlement dont il a peur parce qu’il y est minoritaire, le président de la République avoue son impuissance politique”, a-t-il estimé sur Twitter.
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Le député du Lot Aurélien Pradié a de son côté estimé sur Twitter qu’Emmanuel Macron “ne comprend pas les fractures immenses de la nation”. “Son autosatisfaction est une provocation de plus” a ajouté l’élu, frondeur sur les retraites, qui a averti: “Ne rien changer, attendre, bidouiller, c’est jouer avec le feu”.
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“Emmanuel Macron insulte quasiment les syndicats dans son discours” alors qu’”il leur demande de le rejoindre dans une grande conférence sociale. Ça ne peut pas fonctionner”, a abondé devant des journalistes le député LR Pierre-Henri Dumont.
De son côté, Marine Le Pen a estimé mercredi que le président français, “un homme de plus en plus seul”, avait “conforté le mépris” des Français.
“Ce midi, nous avons entendu des propos mécaniques et dilatoires, d’un homme apparemment de plus en plus seul, qui semble avoir perdu tout sens du réel, tout contact avec le monde extérieur y compris avec les siens”, a-t-elle déploré lors d’une conférence de presse où elle a lancé une violente charge contre le chef de l’Etat.
“Il dit qu’il respecte, mais il insulte. Tous les Français, tout le temps”, a-t-elle ajouté, accusant notamment le président “d’anti-parlementarisme”.
Selon elle, Emmanuel Macron “n’a jamais pris aucun risque. Et contrairement à ce qu’il dit, il a toujours pensé à son confort personnel, au renforcement de son pouvoir personnel, et jamais à l’intérêt supérieur du peuple”, a-t-elle dénoncé, réitérant son appel à la démission de la cheffe du gouvernement Elisabeth Borne.
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