Élargissement de l’UE, solidarité face à Moscou: les enjeux derrière le sommet UE-Balkans à Tirana
Les 27 pays membres de l’Union européenne se réunissent mardi à Tirana avec les dirigeants de six pays des Balkans occidentaux pour leur donner des signes de solidarité et revigorer des liens jugés encore plus nécessaires en raison de la guerre de la Russie contre l’Ukraine.
Ce rendez-vous dans la capitale albanaise est le premier sommet de ce type à se tenir dans un pays des Balkans depuis plus de vingt ans. “C’est très symbolique (...) et cela montre depuis les derniers mois une évolution forte en terme d’atmosphère, d’engagement, d’implication”, a commenté le président du Conseil européen Charles Michel à la veille de la réunion.
Soulignant également que la politique d’élargissement avait “repris de la vigueur”, le commissaire européen Oliver Varhelyi avait vendredi à Belgrade appelé à “garder cet élan” et “être à la hauteur des attentes”.
Processus d'intégration long et exigeant
Pour Lukas Macek, chercheur associé à l’Institut Jacques Delors, un enjeu du sommet sera précisément de “confirmer une nouvelle étape de la relation UE-Balkans occidentaux, qui était dans une forme de stagnation et de désenchantement des deux côtés”.
Ces pays, coincés dans l’antichambre de l’UE depuis des années, ont souvent exprimé leur frustration face à un processus d’intégration long et exigeant, récemment encore en voyant le bloc accorder rapidement le statut de candidat à l’Ukraine et à la Moldavie.
Mais la guerre en Ukraine a aussi souligné l’importance pour les Européens de stabiliser cette région fragile du Sud-Est de l’Europe, d’y contrer l’influence de la Russie ainsi que celle de la Chine qui a investi dans les infrastructures de ces pays.
Négociations ouvertes
En juillet, l’UE a finalement ouvert des négociations d’adhésion avec la Macédoine du Nord et l’Albanie (candidates respectivement depuis 2005 et 2014). Ces pourparlers sont aussi en cours depuis plusieurs années avec le Monténégro et la Serbie. En octobre, la Commission a recommandé d’octroyer le statut de candidat à la Bosnie-Herzégovine, une décision qui reviendra au Conseil européen des 15-16 décembre.
Pour le Kosovo en revanche, les obstacles à une candidature sont nombreux. Cette ancienne province serbe majoritairement albanaise a proclamé en 2008 son indépendance que Belgrade ne reconnaît pas. Cinq pays de l’UE ne la reconnaissent pas non plus (Espagne, Grèce, Chypre, Roumanie, Slovaquie).
À Tirana, l’UE va “reconfirmer son engagement entier et sans équivoque à la perspective d’adhésion des Balkans occidentaux et appeler à l’accélération des négociations”, selon une version provisoire de la déclaration finale. Mais le sommet se concentre aussi sur des questions de coopération concrètes.
Alignement sur les sanctions
Pour aider ces pays à faire face à la crise énergétique, l’UE, qui reste de loin le premier partenaire commercial des Balkans occidentaux, va confirmer un paquet d’un milliard d’euros de subventions. Elles doivent permettre d’attirer des investissements publics et privés et de mobiliser au total au moins 2,5 milliards d’euros.
Un accord doit aussi être signé avec les opérateurs télécoms de la région, pour réduire les frais d’itinérance (roaming) entre l’UE et les six pays des Balkans en 2023, en vue de les éliminer progressivement d’ici 2027. La coopération en matière de sécurité, et notamment de cybersécurité, doit aussi être renforcée.
Autre priorité, la lutte contre l’immigration irrégulière: la route des Balkans constitue la principale route migratoire vers l’UE. Le nombre d’arrivées par cette voie sur les dix premiers mois de l’année a augmenté de près de 170% par rapport à l’année d’avant, ce qui a poussé la Commission à présenter un plan d’action lundi, proposant notamment le déploiement de l’agence Frontex dans ces pays pour les aider à contrôler leurs frontières.
L’UE presse les pays des Balkans d’aligner leur politique des visas sur la sienne. La Serbie a été accusée de contribuer à une hausse des arrivées de migrants indiens, tunisiens, cubains et burundais dans l’UE, ces ressortissants pouvant arriver à l’aéroport de Belgrade sans visa et ensuite poursuivre leur route vers l’Union par voie terrestre. Sous la pression européenne, le président serbe Aleksandar Vucic a finalement annoncé la fin de dispense de visas pour les Tunisiens et les Burundais.
Mais l’UE demande aussi à Belgrade, qui maintient des liens étroits avec la Russie, de s’aligner sur la politique de sanctions décidées par le bloc contre Moscou en réaction à la guerre en Ukraine. Aleksandar Vucic, qui a jusqu’au dernier moment menacé de boycotter le sommet, sera finalement au rendez-vous.
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