George Floyd était déjà mort à l’arrivée des secours: “J'ai essayé de lui donner une seconde chance, en vain”
Le procès du policier Derek Chauvin, accusé d’avoir tué l’Afro-Américain George Floyd, se poursuit aux États-Unis. Jeudi, le premier ambulancier arrivé pour secourir l’homme a raconté devant le tribunal de Minneapolis l'avoir trouvé mort, avec plusieurs policiers "sur lui".
Partager par e-mail
"Quand je suis arrivé, il était mort, et quand je l'ai déposé à l'hôpital, il était toujours en arrêt cardiaque", a déclaré Derek Smith au quatrième jour du procès pour meurtre du policier blanc Derek Chauvin.
Le 25 mai, dans cette grande ville du nord des États-Unis, quatre agents ont voulu interpeller le quadragénaire noir soupçonné d'avoir écoulé un faux billet dans une épicerie. Pour le maîtriser, ils l'ont plaqué au sol, menotté, et se sont appuyés sur lui pendant plus de neuf minutes.
Le plus expérimenté d'entre eux, Derek Chauvin, 45 ans dont 19 au service de la police de Minneapolis, a maintenu son genou sur le cou de George Floyd même une fois celui-ci évanoui, et jusqu'à l'arrivée d'une ambulance.
"Les agents étaient toujours sur lui quand je me suis approché", a raconté le secouriste Derek Smith, qui a immédiatement cherché le pouls de l'Afro-Américain au niveau de l'artère carotide. "Je n'en ai pas trouvé, j'ai pensé que le patient était mort”.
Seconde chance
Une fois dans l'ambulance, une machine a confirmé que son rythme cardiaque était "plat", a ajouté son collègue Zachary Bravinder. "Cela veut dire que le cœur ne pompait pas de sang, ce n'est pas bon signe..."
Les deux hommes ont essayé de le ranimer. "C'était un être humain, j'ai essayé de lui donner une seconde chance", a expliqué Derek Smith. Mais leurs efforts sont restés vains.
(la suite ci-dessous)
“Opiacés”
Derek Chauvin, qui encourt 40 ans de prison, plaide non coupable dans ce dossier qui a suscité des manifestations géantes contre le racisme et les violences policières aux quatre coins du monde.
Son avocat, Eric Nelson, assure qu'il n'a pas causé la mort de George Floyd et que ce dernier a succombé à une overdose. L'autopsie officielle a bien retrouvé des traces de fentanyl, un puissant opiacé de synthèse, dans le corps de l'Afro-Américain, mais a identifié "la compression du cou" comme cause du décès.
Témoignage
Des experts médicaux seront convoqués pour en débattre, mais dès jeudi, l'avocat du policier a cherché à étayer sa thèse lors de l'audition de Courteney Ross, une femme blanche de 45 ans qui a entretenu une relation intime avec George Floyd de 2017 à sa mort.
Très émue, cette mère de deux enfants a dépeint un homme "plein d'énergie", "doux" avec qui la vie était "une aventure" avant d'évoquer avec pudeur leur consommation de drogues. "C'est une histoire classique de gens qui deviennent dépendants aux opiacés parce qu'ils souffrent de douleurs chroniques. Moi, c'était au cou, lui au dos...", a-t-elle simplement expliqué.
(la suite ci-dessous)
Salve de questions
Me Eric Nelson l'a alors assaillie de questions sur la nature des drogues consommées, sur les effets de certaines pilules et sur un séjour à l'hôpital de George Floyd, début mars dernier, pour overdose.
Il a également souligné que le couple avait parfois acheté des drogues aux deux personnes qui se trouvaient avec George Floyd au moment de sa mort. L'un d'eux, Morries Hall, a déposé un recours pour éviter de témoigner au procès.
“Brutalité”
La stratégie de Me Nelson a suscité le courroux de la famille Floyd qui a dénoncé "une tactique facile quand les faits sont contre vous".
"Des dizaines de milliers d'Américains luttent contre l'auto-médication et une dépendance aux opiacés et sont traités avec dignité, respect et soutien, et non avec brutalité", ont écrit leurs avocats dans un communiqué, en se disant confiants dans la capacité des jurés à "passer outre".
L'avocat de la défense s'est fait tout aussi combattif face au dernier témoin appelé à la barre jeudi: un officier de police, tout juste retraité qui, le 25 mai, a lancé l'enquête interne sur la mort de George Floyd.
“Les agents auraient pu cesser de le maintenir”
Me Nelson a levé plusieurs "objections" pour empêcher David Ploeger de répondre, notamment quand l'accusation lui a demandé s'il pensait que les agents auraient dû relâcher plus tôt leur pression. Le juge l'a malgré tout autorisé à répondre. Et il a été très clair: “Quand M. Floyd n'opposait plus aucune résistance, les agents auraient pu cesser de le maintenir".
Le procès de Derek Chauvin doit durer jusqu'à la fin avril et le verdict sera rendu dans la foulée. Ses trois ex-collègues seront jugés en août pour "complicité de meurtre".
LIRE AUSSI
Gratis onbeperkt toegang tot Showbytes? Dat kan!
Log in of maak een account aan en mis niks meer van de sterren.Aussi dans l'actualité
-
Belinda piège les tueurs de sa fille en les séduisant avec un faux profil sur les réseaux sociaux: “Ils devaient payer”
Utiliser les réseaux sociaux pour traquer les personnes qui ont tué votre fille? Un scénario digne d’un bon thriller. Pourtant, c’est le plan que Belinda a imaginé suite à la mort de sa fille en 2006. Dans le tout nouveau documentaire Netflix “Why Did You Kill Me?”, la femme explique comment elle est parvenue à gagner la confiance des auteurs du crime. -
Mort de George Floyd: les jurés confrontés d'emblée à la vidéo de son agonie
Les jurés au procès du meurtre de George Floyd ont été replongés lundi au cœur de ce drame qui a bouleversé l’Amérique, par une vidéo quasi insoutenable de l’agonie du quadragénaire noir, mort sous le genou d’un policier blanc. -
Le Japon va rejeter de l'eau de Fukushima à la mer après traitement
Le Japon va rejeter à la mer, après traitement, plus d’un million de tonnes d’eau issue de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima, a annoncé mardi le gouvernement nippon, malgré l’opposition dans des pays voisins, dont la Chine, et des communautés locales de pêcheurs. -
Mise à jour
Un père et sa fille de 10 ans blessés par balles en région parisienne, l’auteur en fuite
Un père et sa fille de 10 ans ont été blessés par balles ce mardi à Pantin (Seine-Saint-Denis, région parisienne) et ont été hospitalisés. Leur pronostic vital ne serait pas engagé, a indiqué le parquet de Bobigny. -
Les jurés face à des images choc du supplice de George Floyd, filmées par les policiers
Signe des temps, de multiples caméras ont capté sous tous les angles les derniers instants de George Floyd, qui ont été joués et rejoués mercredi au procès du policier Derek Chauvin, accusé de l'avoir tué, au point de raviver le traumatisme des témoins.
-
Le témoignage bouleversant de l’ado qui a filmé l’agonie de George Floyd: “La nuit, je m'excuse auprès de lui”
"Certaines nuits, je reste éveillée et je m'excuse auprès de George Floyd de ne pas avoir fait plus, de ne pas m'être interposée, de ne pas avoir l'avoir sauvé". La jeune fille qui a filmé la vidéo virale de l'agonie du quadragénaire noir, a livré mardi un témoignage bouleversant au procès du policier blanc accusé de l'avoir tué le 25 mai 2020 à Minneapolis, dans le nord des Etats-Unis. -
Des scènes de pillage filmées dans des magasins du Minnesota
Lundi, des pilleurs ont envahi un centre commercial à Brooklyn Center, dans le Minnesota, après la mort de Daunte Wright, qui a été abattu par la police. Un témoin a filmé une vidéo en vue subjective montrant les habitants en train de vider les rayons de nombreux magasins. -
Le variant britannique n’entraîne pas plus de formes graves, selon deux études
Deux études publiées mardi affirment que le variant “britannique” du coronavirus n’entraîne pas plus de formes graves de Covid-19, à rebours des conclusions de précédents travaux de recherche, mais confirment qu’il est bien plus contagieux que les souches précédentes.