Huit décharges illégales placées sous séquestre à Naples

Huit décharges illégales ou contenant des déchets toxiques qui étaient sous le contrôle d'un clan mafieux dans la région de Naples (sud de l'Italie) ont été placées sous séquestre vendredi matin, a-t-on appris auprès de la police de Caserta.

Dix-sept suspects sont poursuivis dans le cadre de cette enquête,
accusés notamment d'association de malfaiteurs de type mafieux, d'atteinte à l'environnement et de trafic illégal de déchets, selon un communiqué officiel.

Certains des suspects étaient déjà incarcérés pour d'autres délits, a
précisé un porte-parole de la police. Cinq des décharges se trouvent dans la localité de Giuliano, située au nord-ouest de Naples.

Trois ont été ouvertes illégalement et les cinq autres contenaient des
déchets non autorisés en provenance du nord et du centre de l'Italie,
notamment hospitaliers et industriels, selon un porte-parole de la police de Caserta, qui a dirigé l'opération avec celle de Naples.

Les huit décharges étaient gérées par le clan des Casalesi, le plus
puissant de la mafia napolitaine, la Camorra. L'enquête baptisée "Terre promise" a pu être menée à bien grâce aux déclarations d'un repenti, précise le communiqué.

Un premier volet de l'enquête s'était conclu en juin avec la saisie de
biens des mafieux présumés pour une valeur de 42 millions d'euros, selon la même source.

La mafia napolitaine a largement contribué à aggraver le problème des déchets dans la région de Naples dont elle tire de gros profits, n'ayant rien à gagner à une normalisation de la situation.

Le chef du gouvernement Silvio Berlusconi doit présider un Conseil des
ministres exceptionnel vendredi en fin d'après-midi à Naples, à l'issue
duquel il devrait proclamer la fin de la crise des ordures.

Il a cependant averti que 18 mois seraient encore nécessaires pour
régler définitivement la crise.

Naples et sa région sont placées depuis 14 ans en "état d'urgence
déchets" ce qui lui a valu l'ouverture de poursuites en mai devant la Cour européenne de justice. (afp)