Karzaï prédit une baisse de la violence après le départ de l'Otan

Le président afghan se trouve au Royaume-Uni pour des discussions sous l'égide du Premier ministre David Cameron, avec le président pakistanais Asif Ali Zardari, incluant pour la première fois des responsables militaires et des services de renseignements des deux pays.

Dans cet entretien accordé au Guardian et à la chaîne ITN, Hamid Karzaï a de nouveau mis en cause la responsabilité des troupes étrangères dans l'insécurité dans son pays, et s'est interrogé sur les motifs du départ fin 2014 après dix ans de présence de la force internationale de l'Otan (Isaf) qui compte actuellement 100.000 soldats en Afghanistan, dont les deux tiers américains.

"Soit ils estiment avoir rempli leurs objectifs de combattre le terrorisme et d'affaiblir Al-Qaïda, soit ils pensent qu'ils ont combattu au mauvais endroit et qu'ils doivent arrêter et partir", a-t-il dit. "Le départ des troupes étrangères n'amènera pas (les insurgés) à commettre plus de violence à l'encontre de leur propre peuple, (au contraire) la violence va connaître une forte diminution", a-t-il prédit.

Le président afghan a affirmé que de "2002 à 2006, la sécurité en Afghanistan était bien meilleure". "Quand nous avions notre propre présence ici, avec très peu de troupes étrangères, les écoles étaient ouvertes dans le Helmand (province très instable du sud de l'Afghanistan où sont déployés les soldats britanniques, ndlr) et la vie était beaucoup plus sûre", a-t-il assuré. Au centre des discussions afghano-pakistanaises figure le moyen d'éviter une résurgence des talibans après le départ des troupes de l'Otan.

"Il n'y aura pas de paix en Afghanistan par le biais d'un accord qui n'inclue que nous et les talibans afghans", a par ailleurs estimé Hamid Karzaï. "La paix ne sera possible que lorsque les éléments extérieurs qui sont à l'origine de l'instabilité, des combats et de l'anarchie en Afghanistan, seront impliqués dans les discussions", a-t-il également indiqué. "Le Royaume-Uni a un rôle d'une grande valeur dans le processus de paix en Afghanistan, pour amener l'Afghanistan et le Pakistan à avoir un dialogue étroit pour de meilleures relations", a-t-il ajouté.