L'Argentine estime que les îles Malouines lui appartiendront d'ici 20 ans
Le ministre des Affaires étrangères argentin, Héctor Timerman, exclut toute solution militaire mais estime que "pas un seul pays" ne supporte le Royaume-Uni. "Les îles Malouines seront sous le contrôle de l'Argentine d'ici 20 ans", a déclaré le ministre dans une interview du Guardian.
En visite à Londres pour la première fois, il a exclu toute solution militaire à la dispute de souveraineté qui dure depuis 130 ans, mais estime que le monde reconnaît de plus en plus que les îles Malouines sont le résultat du colonialisme. Il a accusé le gouvernement britannique d'être motivé par un désir fanatique de conserver les îles et a déclaré que "le Royaume-Uni n'avait jamais cherché à trouver une solution pour les îles Malouines".
"Je pense que le monde comprend de plus en plus qu'il s'agit là d'un problème colonial, et que les insulaires ont été amenés sur ces îles". Le ministre a promis que les intérêts des habitants, notamment "leur mode de vie, leur langue et leur droit de conserver la nationalité britannique" seraient protégés par la loi argentine.
M.Timerman est à Londres pour discuter des aspects historiques et légaux de la souveraineté de l'Argentine sur ces îles. Il a refusé de rencontrer le ministre des Affaires étrangères et du Commonwealth (Foreign Office), William Hague, car celui-ci avait insisté pour que des représentants des îles Malouines soient aussi présents. Il a indiqué que le refus de M.Hague de discuter le rendait perplexe étant donné que "par le passé, les Anglais avaient été plutôt volontaires pour discuter avec la junte militaire ayant causé la mort de 35 000 personnes".
Lors de l'interview, M.Timerman a refusé de parler des possibilités d'une souveraineté partagée, indiquant qu'en tant que diplomate, il ne s'engagerait pas dans des négociations via le Guardian, et qu'il ne pourrait le faire que directement avec M. Hague.
14.000 km séparent les Anglais des îles Malouines
Expliquant son refus de rencontrer les insulaires, M.Timerman a déclaré à l'ambassade d'Argentine, dans le quartier londonien de Mayfair: "Cela fait 180 ans que nous cherchons à trouver une solution pacifique. Je pense que les fanatiques ne sont pas à Buenos Aires mais bien au Royaume-Uni, 14.000 km les séparent des îles Malouines. Je pense qu'ils se servent des gens habitant l'île pour des raisons politiques et pour accéder aux réserves de pétrole et autres ressources naturelles appartenant aux Argentins. Je pense que nous ne sommes pas du tout fanatiques. Il n'y a pas au monde un seul pays qui soutienne la légitimité du Royaume-Uni à gouverner les îles. Pas un".
"Selon les Nations unies, deux parties seulement sont impliquées dans ce conflit: le Royaume-Uni et la République d'Argentine. C'est un différent qui doit être réglé par l'Argentine et le Royaume-Uni seuls. En ajoutant une tierce partie (les habitants des îles Malouines), le Royaume-Uni va à l'encontre de plus de 40 résolutions des Nations unies, qui n'appellent que les deux pays à négocier".
Lorsqu'on lui a demandé s'il serait plus judicieux de mettre en place une relation avec les insulaires pour trouver une solution, il a déclaré: "Je n'ai pas à les convaincre. Les Nations unies ont déclaré qu'il existe un conflit entre le Royaume-Uni et l'Argentine. Je n'ai à convaincre personne. Nous devons appliquer la législation internationale et accepter les résolutions, sans quoi les Nations Unies deviennent un organe ne servant qu'à soutenir les pays puissants".
Référendum
Il a également critiqué le référendum prévu par le gouvernement britannique sur les îles Malouines pour le mois de mars prochain, organisé pour souligner que les insulaires souhaitent que les îles restent un territoire anglais d'outre-mer. Il a déclaré que cela "reviendrait à demandez aux colons venus avec leur pouvoir colonial et ayant pris la place les indigènes s'ils voulaient rester Britanniques". Il a également comparé cela à "ne demander qu'aux colons juifs dans les territoires occupés s'ils voulaient rester Israéliens".
Il a souligné le fait que le nombre d'insulaires vivants là depuis plus de neuf générations était très faible. "C'est étrange d'être accusé de fanatisme alors qu'on est privés de nos ressources naturelles, qu'une partie du pays est sous le contrôle d'une puissance étrangère et que lorsqu'on essaye d'en discuter et d'ouvrir un dialogue, il nous est refusé".
Une forme de souveraineté partagée a été évoquée et qualifiée à plusieurs reprises de meilleure solution au conflit; les diplomates anglais avaient déjà discuté de ces propositions avec leurs homologues argentins avant l'invasion des îles par la dictature militaire en 1983.
Lorsqu'on lui a demandé si les Argentins pourraient proposer une telle solution, il a déclaré: "Dès que nous pourrons rencontrer les Anglais, nous discuterons de tout ce qu'il y a à discuter, pas avant. Nous ne discuterons pas de cela à travers les médias. Nous le ferons en personne. C'est la raison pour laquelle j'ai demandé à rencontrer William Hague, mais il a refusé. S'il accepte de me rencontrer, il saura ce que nous pensons, mais il refuse".
En exil pendant l'invasion des îles par la junte militaire ayant causé la mort de 907 personnes, il a écarté toute intention de régler le conflit par la force et a déclaré: "Je suis une victime de la dictature, alors merci de me prendre plus au sérieux. L'Argentine n'a pas connu la guerre sous un régime démocratique depuis plus de 100 ans". Il a également souligné le fait que le Royaume-Uni avait envahi l'Argentine à trois reprises.
Pétrole
Selon lui, les Argentins n'ont pas rendu les choses difficiles pour les insulaires mais le gouvernement britannique a pris des décisions unilatérales, notamment en donnant des permis de pêche valables 25 ans au lieu des deux ans accordés par le passé. Il a également déclaré que la façon dont la Grande Bretagne exploitait les ressources pétrolières allait provoquer un véritable désastre écologique. "Partout où l'on peut sentir une odeur de pétrole, les grandes puissances trouvent une raison de s'y établir. Je pense que le facteur pétrole compliquera probablement les choses pour trouver la solution pacifique demandée par les Nations unies. Je pense qu'historiquement la Grande Bretagne a eu tendance à s'établir dans des endroits où il y avait des ressources naturelles ne leur appartenant pas".
Il a aussi nié le fait que son gouvernement essaie de détourner l'attention des difficultés économiques rencontrées par le pays en parlant de ce conflit et a attaqué l'économie britannique: "Je pense que c'est le Royaume-Uni qui traverse une crise économique et qu'il devient plus isolationniste que l'Argentine".
"Au moins, sous le gouvernement travailliste, Gordon Brown était prêt à rencontrer les Argentins". Le ministre des Affaires étrangères a conclu l'interview en demandant à M. Hague de le rencontrer, déclarant qu'il était prêt à rester à Londres quelques jours de plus jusqu'à ce que le ministre puisse trouver un créneau horaire.
"J'espère que nous pourrons bientôt entamer un dialogue et ne pas être les otages d'un groupe de personnes qui ne sont là uniquement parce qu'un empire colonial les a envoyés coloniser cette terre. D'autres questions doivent être discutées et j'espère que nous aurons l'occasion de le faire".
La proposition de rencontre tient toujours
Un porte-parole du Bureau des Affaires étrangères et du Commonwealth a confirmé le refus du ministre anglais de rencontrer son homologue argentin sans la présence de représentants des îles Malouines. "Nous sommes encore tout à fait disposés à rencontrer M.Timerman, le rendez-vous est encore dans l'agenda du ministre pour demain. Nous espérons qu'il acceptera cette proposition et que nous pourrons entamer une discussion sensée au sujet de questions d'intérêt mutuel. Les intentions de M.Timerman au Royaume-Uni sont clairement centrées sur les îles Malouines et dès lors que nous sommes toujours inquiets du comportement du gouvernement argentin en ce qui concerne les îles, il est juste et approprié que leurs représentants politiques soient impliqués dans la réunion qui les concerne. Nous tenons à rappeler clairement au gouvernement argentin notre position: la rencontre proposée dans ces conditions tient toujours".
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