L'escale d'une flottille russe en Espagne inquiète l'Otan

M. Stoltenberg a rappelé que chaque pays allié était libre d'autoriser ou non des navires étrangers à se ravitailler. "Chaque allié est en droit de prendre ses propres décisions, de façon individuelle. J'ai envoyé un signal très clair par rapport à l'inquiétude de l'Alliance dans le cas où ce matériel serait utilisé en Syrie", a expliqué M. Stoltenberg à l'adresse des médias. "Tous les alliés connaissent nos préoccupations concernant les frappes russes à Alep et les partagent."

"La Russie a le droit" mais...
"La Russie a le droit d'évoluer dans les eaux internationales. Des navires russes ont déjà effectué des escales dans des ports de l'Otan par le passé. Néanmoins, nous sommes inquiets de voir cette flottille utilisée comme plate-forme pour intensifier les attaques russes sur Alep et que la Russie aggrave ainsi les violences en Syrie", selon le secrétaire général. 

Préoccupations partagées
A son arrivée au conseil, le ministre de la Défense britannique, Michael Fallon, a également exprimé ses profondes préoccupations face à la situation. De son côté, le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Garcia-Margallo, a affirmé que "les dernières escales demandées sont en cours de révision en fonction des informations que nous recevons de nos alliés et des autorités russes."

Autorisation au cas par cas
Le ministère ajoute que des bâtiments russes font escale depuis des années dans les ports espagnols et que chaque escale est autorisée au cas par cas, en tenant compte en premier lieu de la sécurité de l'environnement et de la ville et la population concernées.

"Éclaircissements nécessaires"
Le ministre de la Défense espagnol, Pedro Morenés, n'a, quant à lui, pas souhaité faire de commentaire à son arrivée au conseil des ministres de la Défense de l'Alliance. Il a toutefois affirmé mardi, lors d'une rencontre entre treize pays de la coalition contre Daech réunis à Paris, que l'Espagne a "demandé tous les éclaircissements nécessaires à la Russie sur le but et la destination de sa flottille", ajoutant qu'"une décision appropriée serait prise en fonction de la réponse" apportée par la Fédération de Russie.

Renfort militaire
La Russie avait annoncé à la mi-octobre que son porte-avions Amiral Kouznetsov et son escorte se dirigeaient vers la Syrie, avec des avions et des hélicoptères de combat, pour renforcer la présence militaire russe dans cette zone.