L’état de santé de la manifestante russe frappée par un policier s’est “considérablement aggravé”

Margarita Ioudina, âgée de 54 ans et mère de trois enfants, avait déjà été hospitalisée une première fois après le rassemblement du 23 janvier. Son avocate Valeria Vetochkina a indiqué à l'AFP que son "état de santé s'est aggravé considérablement et elle a été hospitalisée de nouveau cette nuit".

Le cas de cette femme est devenu emblématique des violences policières lors des manifestations de soutien à l'opposant Alexeï Navalny, qui se sont déroulées dans plus d'une centaine de villes de Russie samedi dernier et qui ont conduit à près de 3.900 interpellations, parfois brutales. Une vidéo devenue virale a montré Margarita Ioudina tomber au sol après avoir été violemment frappée à coup de pied dans le ventre par un policier en tenue antiémeute, alors qu'elle lui demandait calmement à lui et à deux de ses collègues pourquoi ils interpellaient un jeune homme.

Selon Mme Vetochkina, sa cliente souffre de vertiges et de maux de tête. Elle avait pu quitter l'hôpital une première fois dimanche et avait alors dit "accepter les excuses" du policier qui été venu lui rendre visite à l'hôpital. Après la diffusion des images dans les médias et sur les réseaux sociaux, le Parquet de Saint-Pétersbourg avait dit enquêter sur l'incident.

Mardi, le président de la Douma, le Parlement russe, Viatcheslav Volodine, a lui pris la défense du policier mis en cause, assurant que celui-ci avait "rempli ses fonctions". Le soir même, Margarita Ioudina a reçu la visite chez elle de représentants du Parquet et des autorités locales.

"J'étais perdue, pas à l'aise et très faible. Pendant toute une journée, tout le monde me demandait de pardonner. Mon seul désir était qu'on me laisse tranquille", a expliqué à l'AFP Margarita Ioudina, qui a ensuite annoncé son intention de porter plainte contre la police.

Habitante de la ville de Louga, à 150 km de Saint-Pétersbourg, elle était venu samedi dans la deuxième ville de Russie pour participer au rassemblement en soutien à Alexeï Navalny, emprisonné depuis son retour dans le pays et visé par de multiples affaires judiciaires. "Je ne soutiens pas ce régime", a-t-elle dit. De nouveaux rassemblements sont prévus à travers le pays dimanche.

3.300 arrestations en Russie, une manifestante dans un “état grave” après avoir été frappée par un policier