L'inexpérience du constructeur italien Fyra

Cela ressort du rapport d'enquête rédigé il y a six ans par une commission de la Deuxième Chambre batave. Le rapport n'avait pas été publié jusqu'ici car il renfermait des informations confidentielles. Aujourd'hui, les problèmes rencontrés par le train Fyra sont tellement nombreux que les parlementaires veulent rendre public le rapport. Après quelques frictions avec le ministère, le document - amputé de l'une ou l'autre partie - a tout de même été publié par le Parlement néerlandais. Le rapport est une sorte de ligne du temps des événements qui se sont déroulés entre 1996 et 2006. Il laisse apparaître que dès la mise en adjudication de la ligne à grande vitesse à HSA (filière de NS et KLM), rien ne s'est déroulé comme prévu. Au fil des ans, les problèmes se sont accumulés: conflit avec la Belgique, investissements nécessaires dans le système européen de surveillance du trafic ferroviaire (ERTMS) et réduction urgente des coûts chez HSA. Le rapport fait aussi référence à la position fragile de l'Etat néerlandais qui, en tant qu'actionnaire unique de NS (chemins de fer hollandais), a un intérêt particulier pour HSA. "En cas de faillite chez HSA, l'addition aurait de facto un impact direct sur l'Etat", écrivait la commission en 2007. Fin 2011, la ministre Melanie Schultz a conclu un deal de plusieurs millions d'euros avec NS pour éviter la chute de HSA. Une faillite aurait coûté des milliards aux Pays-Bas.