L'Islande élit son président sur fond de Brexit et d'Euro

A Reykjavik, la capitale, les bureaux de vote ont ouvert à 09H00 GMT (11h00, heure belge). Plus de 245.000 électeurs sont appelés aux urnes. Les premières estimations sont attendues juste après la fermeture des derniers bureaux à 22h00 GMT.

Grand favori
Pour ce vote à un tour, les sondeurs donnent une avance irrattrapable sur le papier à Gudni Johannesson, un universitaire un peu terne de 47 ans qui brigue ici son premier mandat électif. M. Johannesson l'emporterait avec 44,6% des suffrages devant une femme d'affaires, Mme Halla Tómasdóttir, créditée de 18,6% des intentions de vote, selon une enquête Gallup publiée vendredi pour la chaîne de télévision RUV.

Poursuivants
Halla Tómasdóttir devancerait l'ancien Premier ministre et gouverneur de la Banque centrale, David Oddsson. A 68 ans, ce dernier a souffert de son image d'homme du passé, des excès de la finance et de l'incurie de l'élite dirigeante qui, pour nombre d'électeurs, ont conduit à la tempête de 2008.

Candidat "sans casserole"
Gudni Johannesson, lui, n'est affilié à aucun parti et ne traîne aucune casserole. Il s'est déclaré après la publication des "Panama Papers" révélant en avril qu'un nombre impressionnant d'Islandais détenaient un coffre aux îles Vierges britanniques ou dans d'autres paradis fiscaux. Parmi eux, le Premier ministre Sigmundur David Gunnlaugsson, poussé à la démission par la rue. 

Programme
Son programme: moderniser les institutions, entre autres en permettant des référendums d'initiative populaire. Il ne prend guère lui-même position dans les débats de société, respectant ainsi la tradition et le rôle du chef de l'État. Après maintes tergiversations, le président sortant, Olafur Ragnar Grimsson, a jeté l'éponge, renonçant, à 73 ans, à un sixième mandat.

Euroscepticisme
Le Brexit a forcément beaucoup interféré dans les derniers jours de campagne. Comme la majorité des électeurs, le probable futur président est hostile à une adhésion de l'Islande à l'Union européenne. Le Brexit "change beaucoup de choses dans le bon sens pour les Islandais" qui peuvent envisager des alliances avec des Etats européens indépendants comme la Norvège et la Suisse, a réagi vendredi soir M. Johannesson. En 2015, l'Islande avait retiré sa candidature, déposée en 2009, après des négociations peu fructueuses et le retour aux affaires du centre-droit, eurosceptique.