L'Otan devrait accroître son soutien aux forces de sécurité afghanes

Dans ce document, l'Otan, toujours présente en Afghanistan avec quelque 13.000 militaires, envisage notamment la possibilité de partager des renseignements avec les forces de sécurité afghanes (ANSF, armée et police). Cette mesure pourrait aider à prévenir des attaques menées par l'insurrection talibane pour lesquelles les autorités locales n'étaient pas préparées - comme en septembre à Kunduz (nord).

Les instructeurs de l'Otan qui assurent la formation des forces afghanes dans le cadre de la mission "Resolute Support" devraient aussi être déployés davantage dans les zones de conflit. Leur protection en cas d'urgence serait assurée par des avions alliés, ajoute le rapport.

L'Alliance atlantique s'est refusée à confirmer le contenu de ce rapport, mais un porte-parole a indiqué à DPA que la situation en Afghanistan serait discutée lors d'une réunion des ministres des Affaires étrangères alliés, les 1er et 2 décembre à Bruxelles.

Pour préparer cette réunion ministérielle, les membres de l'Otan et leurs partenaires sont invités à confirmer leurs engagements pour l'ensemble des missions menées par l'Alliance lors d'une conférence "de génération de forces" qui se tiendra mercredi et jeudi prochains au grand quartier général des forces alliées en Europe (SHAPE), installé à Casteau, près de Mons.

"Resolute Support" comprend actuellement quelque 13.000 hommes, dont une très large majorité d'Américains et une soixantaine de Belges. Ceux-ci sont principalement déployés à Mazar-i-Sharif, la grande ville du nord de l'Afghanistan, sous commandement allemand, et dans une moindre mesure à Kaboul, la capitale.

Le gouvernement allemand a décidé mercredi en conseil des ministres de relever légèrement la limite maximale de ses effectifs en Afghanistan, la portant à 980 militaires, contre un plafond actuel de 850 personnes. Et Berlin accueillera lundi, à l'invitation de sa ministre de la Défense, Ursula von der Leyen, une réunion des 21 pays engagés aux côtés de ses troupes dans le nord de l'Afghanistan.

Selon des juristes, tout élargissement de la mission des troupes allemandes, comme le partage de renseignements (comme des photos) ou d'informations sur des projets d'attaque des talibans exigera un nouveau mandat du Bundestag, la chambre basse du parlement.

Le rapport établi par l'Otan présente, selon des sources alliées citées par DPA, une situation de sécurité est "moins négative" que ne le suggèrent les récentes attaques des talibans.

Les forces de sécurité afghanes sont capables d'opérer dans de nombreux domaines et de mener des opérations durant plusieurs semaines.

"Resolute Support", limitée à la formation, au conseil et à l'assistance aux ANSF, a succédé à la force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf) en début d'année et était au départ censée se terminer vers la fin 2016. Mais le président américain Barack Obama a annoncé mi-octobre une pause en 2016 dans le retrait des quelque 9.800 soldats américains présents en Afghanistan, face aux difficultés des forces afghanes à tenir leur terrain face aux offensives des talibans.