"L'Ukraine risque de sombrer dans une guerre civile"

"Les actions violentes ne peuvent déboucher que sur une radicalisation de la protestation et sur un conflit civil majeur", a-t-il déclaré. "Pour sortir de la crise, il est indispensable d'ouvrir rapidement un dialogue à haut niveau entre les représentants du pouvoir, de l'opposition et de la société civile", a-t-il estimé, exigeant un "moratoire sur les actions violentes".

"Compte-tenu que la cause première des protestations civiles a été le report sine die de la signature d'un accord d'association avec l'UE, la façon la plus acceptable de sortir de la crise peut être une finalisation rapide des négociations et la signature de cet accord", a encore ajouté le patriarche. La décision des autorités ukrainiennes de ne pas signer l'accord d'association avec l'UE, pourtant préparé de longue date, est à l'origine de la plus grosse vague de protestations depuis la Révolution orange de 2004 dans cette ex-république soviétique.

L'église orthodoxe affiliée au patriarcat de Kiev et l'Eglise grecque-catholique (uniate) ukrainienne se sont beaucoup impliquées dans le mouvement de solidarité en faveur des manifestants qui campent sur la place de l'Indépendance à Kiev depuis fin novembre, à l'inverse de la partie de l'Eglise orthodoxe affiliée au puissant Patriarcat de Moscou.

Filaret, 84 ans, est à la tête de l'Eglise orthodoxe ukrainienne depuis que celle-ci s'est séparée du Patriarcat de Moscou au début des années 1990. Environ la moitié des Ukrainiens orthodoxes, essentiellement dans le centre et l'ouest de l'Ukraine, sont fidèles au patriarcat de Kiev.