La Commission réfute les allégations de vols à vide de Lufthansa et Brussels Airlines prétendument dus à des règles européennes
La Commission européenne a opposé jeudi un démenti net aux allégations du géant allemand de l’aviation de ligne Lufthansa et de sa filiale belge Brussels Airlines, soutenues par le ministre fédéral de la Mobilité Georges Gilkinet, selon lesquelles les règles européennes sur les créneaux aériens (“slots”) les forceraient à opérer cet hiver des vols à vide, ou presque.
Il existe suffisamment de souplesse et de dérogations dans ces règles pour ne pas prétendre qu’aujourd’hui, il serait nécessaire de faire voler des avions à vide ou presque à cause d’une règle de l’UE, a affirmé un porte-parole de la Commission, lors d’un point presse.
Une telle décision, si elle devait être prise, ne serait que de nature commerciale et du seul ressort de la compagnie. Mais l’exécutif européen n’y est pas favorable: “c’est mauvais pour l’économie et encore plus pour l’environnement”, a souligné Stefan de Keersmaecker, porte-parole en charge des Transports.
En temps normal, une compagnie aérienne doit faire voler ses avions en utilisant minimum 80% de ses droits de créneaux de décollage et d’atterrissage (“slots”), si elle veut conserver ces droits la saison suivante.
Ce quota de vols obligatoires, qui vise à organiser les mouvements d’avions pour éviter l’engorgement des aéroports, tout en régulant la concurrence, a été supprimé au début de la pandémie de coronavirus pour venir en aide aux compagnies aériennes, confrontées à une chute historique du nombre de vols. Il a été réintroduit graduellement, au fur et à mesure de la levée des restrictions sanitaires.
Pour cet hiver, le taux est de minimum 50%, un pourcentage fixé sur base des données de l’organe de gestion du trafic aérien Eurocontrol et des chiffres de réservations ou d’annulations fournis par les opérateurs aériens. Il sera relevé à 64% pour la saison d’été (du 28 mars au 29 octobre), ce qui suscite la grogne des compagnies aériennes qui jugent ces taux trop difficiles à respecter.
C’est le cas de Lufthansa et de Brussels Airlines, soutenues par l’IATA, l’Association du transport aérien international. Le PDG du groupe allemand, Carsten Spohr, a prétendu le 23 décembre qu’il serait contraint d’opérer “18.000 vols inutiles” durant l’hiver “seulement pour conserver ses droits de décollage et d’atterrissage”, dans une interview au quotidien FAZ. Brussels Airlines a embrayé, affirmant que 3.000 de ses vols étaient concernés.
Des allégations infondées
Mais pour la Commission européenne, ces allégations sont infondées. Le taux de 50% est “raisonnable et fondé sur les faits”, d’autant que l’on constate une augmentation du nombre de vols cet hiver par rapport au précédent, fait-elle observer. Ainsi, le 9 janvier dernier, le groupe Lufthansa a opéré un nombre de vols équivalent à 61% de celui de 2019, et ce malgré la crise liée au variant Omicron.
En outre, chaque compagnie peut faire valoir, en cas de force majeure, une clause de non-utilisation des slots, sorte de soupape de sécurité qui peut aller jusqu’à lever tout quota de vols. Selon un fonctionnaire de la Commission, l’activation de cette clause peut être demandée en cas de restrictions imposées par un État membre sur les voyages, ou d’autres mesures ayant un effet équivalent, dès lors qu’elles seraient justifiées par des raisons sanitaires, par exemple l’émergence d’Omicron.
“Il n’y a donc aucune nécessité d’opérer des vols à vide”, selon ce fonctionnaire. L’exécutif européen affirme par ailleurs ne disposer d’aucune donnée faisant état de vols ayant réellement été effectués à vide.
En Belgique, le ministre de la Mobilité Georges Gilkinet avait appuyé les allégations de Lufthansa et de Brussels Airlines, en écrivant à la commissaire européenne aux Transports, Adina Valean, pour réclamer un nouvel abaissement du seuil de 50%.
Une révision du règlement sur les créneaux aériens est bien dans les cartons, mais sur base d’une proposition remontant à l’avant-pandémie, dit-on à la Commission. Peut-être est-il possible, ajoute-t-on, “d’assouplir les choses, les rendre plus prévisibles et lisibles, tout en maintenant l’équilibre entre maintien des droits de vols et ouverture d’opportunités à d’autres compagnies aériennes, afin d’améliorer la connectivité pour les citoyens européens.”
L’association d’aéroports ACI Europe avait déjà assuré la semaine dernière que les compagnies aériennes n’avaient aucune raison de faire voler des avions à vide pour conserver leurs créneaux aéroportuaires, disant sa “consternation” face à cette controverse.
Demandeuse de longue date de récupérer les slots des compagnies historiques, l’Irlandaise Ryanair s’était quant à elle moquée des “larmes de crocodile” que versait sa concurrente Lufthansa, alors qu’elle a été largement soutenue par les aides d’État pendant la crise.
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