La France favorable à des sanctions contre le régime de Mugabe

La France est favorable à une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU imposant des sanctions au régime du président du Zimbabwe Robert Mugabe, dont l'image "ternit celle de l'Afrique tout entière", a indiqué lundi la présidence française. "Nous sommes en faveur de sanctions contre le Zimbabwe à travers une résolution à laquelle travaille le Conseil de sécurité" de l'ONU, a indiqué cette source au soir des entretiens qui ont réuni lundi à Toyako les dirigeants du G8 et ceux de sept pays africains.

Les Etats-Unis ont déposé formellement la semaine dernière au Conseil de sécurité un projet de résolution de sanctions visant le Zimbabwe et douze de ses ressortissants, dont le président Robert Mugabe. Ce texte devrait être examiné la semaine prochaine. Lors des entretiens de lundi au Japon, le président français Nicolas Sarkozy, qui vient de prendre les rênes de l'Union européenne (UE), a déclaré devant ses pairs que la réélection contestée de Robert Mugabe constituait un "coup de poignard donné à l'image de l'Afrique toute entière", selon l'Elysée.

Comme la chancelière allemande Angela Merkel, le Premier ministre canadien Stephen Harper et le président russe Dmitri Medvedev, M. Sarkozy a dénoncé la position de l'Union africaine (UA), défendue lundi par le président tanzanien Jakaya Kikwete, qui est favorable à la mise en place d'un gouvernement d'union nationale, ce qui permettrait à Robert Mugabe de rester aux affaires. Selon l'Elysée, l'application de la future résolution de sanction de l'ONU pourrait toutefois être différée afin de "laisser le temps" à la mission de conciliation menée par le président sud-africain Thabo Mbeki. "S'il n'obtient pas de résultats, alors elle s'appliquerait", a-t-on ajouté.

Le président Mugabe, 84 ans et au pouvoir depuis 1980, a été investi le 29 juin pour un sixième mandat après un scrutin où il était seul en lice. Son opposant Morgan Tsvangirai, arrivé en tête au premier tour, s'était retiré de la course en dénonçant le climat de violence entretenu par le pouvoir. (belga)