La “guerre des étoiles” de Ronald Reagan, 40 ans plus tard: “Maintenir la paix par la force”
Il y a 40 ans, le président américain Ronald Reagan stupéfiait les Etats-Unis et le monde en annonçant en pleine Guerre froide vouloir étendre à la stratosphère la rivalité nucléaire avec l’Union soviétique, une initiative surnommée depuis la “guerre des étoiles”.
Le but: développer des armes qui détruiraient tout missile nucléaire tiré en direction du territoire américain, avant même qu’il ne puisse s’en approcher. Mais parce que la technologie de l’époque était loin d’être capable de telles prouesses, la promesse du président américain le 23 mars 1983 est restée quasi lettre morte.
Cela n’a toutefois pas empêché l’espace de devenir un théâtre majeur de la compétition stratégique entre Etats. Simplement, cela n’a pas eu lieu tel que Ronald Reagan l’imaginait. Aussi, il n’y a pas eu de missiles lancés depuis l’espace pour attaquer les adversaires, mais des milliers de satellites, objets d’une concurrence parfois tendue entre les Etats-Unis, la Russie et la Chine.
Et contrairement à ce qu’envisageait Ronald Reagan, Washington n’a pas d’avantage clair dans cette nouvelle course à l’espace. Pékin, en particulier, a montré sa capacité à tenir tête aux Etats-Unis sur ce terrain, voire à les doubler.
“Un nouvel espoir”
A l’époque, le programme du président américain s’appelait officiellement “Initiative de défense stratégique” (IDS). Mais il fut rapidement affublé du sobriquet “Star Wars”, ou “guerre des étoiles”, évoquant la vision hollywoodienne des conflits spatiaux combattus à l’aide d’un armement futuriste. L’espace devait ainsi, selon Ronald Reagan, devenir le nouveau terrain de jeu des prouesses technologiques américaines. “J’ai pris une décision qui offre un nouvel espoir pour nos enfants au XXIe siècle”, avait-il dit.
A la place de la doctrine dite d’équilibre de la terreur, supposant que ni les Etats-Unis ni l’URSS ne survivraient à une guerre nucléaire, les nouvelles armes spatiales américaines étaient censées garantir la pulvérisation de tout missile nucléaire soviétique lancé vers les Etats-Unis. “Nous maintenons la paix par notre force. La faiblesse ne fait qu’inciter une agression”, assurait Ronald Reagan.
Des milliards de dollars ont été investis, afin notamment de développer des lasers spatiaux ou des armes à faisceau de particules, mais la technologie nécessaire n’existait tout simplement pas. Une décennie plus tard, le programme “Star Wars” disparaissait, discrètement ramené dans le giron d’un programme de dissuasion nucléaire plus conventionnel, fondé sur une défense anti-missiles au sol.
“Harceler le satellite adverse”
Quarante ans plus tard, l’équilibre de la terreur demeure la raison principale de l’absence de conflit nucléaire. Et la guerre des étoiles prend un nouveau sens, puisque les satellites en orbite sont devenus tant des outils essentiels que des cibles de choix.
En 1983, le lancement et la maintenance d’un satellite avaient un coût exorbitant, et seulement 360 étaient en orbite. Aujourd’hui, selon le Bureau des affaires spatiales de l’ONU, la Terre en compte 9.312. Beaucoup sont de petits satellites, relativement peu onéreux et menant des missions civiles. Mais des centaines, voire des milliers d’autres sont des unités militaires et de renseignement.
Certains sont voués à la surveillance, comme la détection de missiles balistiques, mais d’autres peuvent interférer physiquement avec d’autres satellites. Avec leurs bras robotiques, ces appareils “peuvent harceler le satellite adverse et le faire dévier, ou encore tordre une antenne” pour affecter son fonctionnement, analyse Brian Chow, spécialiste de politique spatiale. Et les superpuissances ont la capacité - qu’elles mettent régulièrement à profit - de brouiller les signaux de satellites rivaux, depuis l’espace ou la Terre.
Garde-fous
Ronald Reagan n’était pas allé jusqu’à envisager de placer des armes nucléaires en orbite: le Traité de l’espace de 1967, ratifié par la plupart des pays, l’interdisait. Mais c’est l’une des seules limites à l’accroissement des conflits spatiaux. En avril 2022, Washington a fait un petit pas dans ce domaine, espérant être rejoint par Pékin et Moscou.
La vice-présidente américaine, Kamala Harris, avait alors affirmé que les Etats-Unis renonceraient aux essais de missiles antisatellites lancés depuis le sol. De tels essais laissent de nombreux débris dangereux en orbite, avait-elle noté, ajoutant: “Sans normes claires, nous faisons face à des risques inutiles dans l’espace.”
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