La lave continue son avancée à La Palma, cette Ostendaise de 69 ans a tout perdu
La coulée de lave du volcan en éruption constante depuis plusieurs semaines sur l’île espagnole de La Palma, dans l’archipel des Canaries, se rapproche du village de La Laguna qui avait déjà été évacué la semaine passée. D’ailleurs, la maison d’Ingrid est ensevelie sous la lave à La Palma, son fils lance un crowdfunding: “J’ai tout perdu et à 69 ans, je dois tout recommencer”.
Selon les médias espagnols, la lave d’une température de 1.270 degrés qui s’écoule vers la mer devrait atteindre le centre du village mercredi.
Les 1.650 résidents avaient déjà été priés d’évacuer par mesure de précaution. Selon la trajectoire de la lave, des centaines de maisons et une église historique sont menacés. Les autorités publiques espéraient jusqu’à présent que La Laguna serait épargné et que la lave s’écoulerait plus au sud.
Ce volcan, qui n’a pas encore de nom officiel, est entré en éruption le 19 septembre pour la première fois en cinquante ans. Depuis lors la lave et les cendres ont causé des dégâts conséquents aux habitations, infrastructures et cultures. Plus de 7.000 personnes ont été déplacées.
Ingrid Asseloos (69 ans), une Ostendaise qui vit à La Palma, a vraiment tout perdu à la suite de l’éruption volcanique qui ravage l’île espagnole depuis un mois. “Ma maison, sur laquelle j’ai travaillé pendant trois ans et demi, est enterrée à cinq mètres sous la lave. Je loue maintenant une maison de vacances au nord de l’île, mais financièrement, c’est intenable”, explique cette femme originaire de La Palma. Elle est proche du désespoir. Son fils a maintenant lancé une campagne de crowdfunding.
Le village où vivait Ingrid s’appelle El Paraíso, un nom qui semble maintenant sarcastique. “Ce paradis dont je suis tombée amoureuse s’est transformé en un enfer”, dit-elle. Il y a quelques années, Ingrid a vendu sa maison de Raversijde et s’est installée à La Palma, dans les îles Canaries. Il y a un mois, elle a dû fuir lorsque la première coulée de lave est entrée dans sa rue. “Je suis partie avec mes chats, quelques papiers, mon iPad et les vêtements que je portais. J’ai été autorisée à rester avec un ami dans une ferme un peu plus loin. Lorsque nous avons voulu revenir avec sa camionnette pour prendre d’autres affaires, nous n’avons plus été autorisés à entrer dans ma rue.”, explique Ingrid, qui a déjà témoigné sur VTM News.
“De plus, la ferme de cet ami a été complètement inondée par la lave. Nous avons été autorisés à rester chez une de ses amies, une dame de 80 ans. Mais c’était également intenable, car elle a toujours des chiens et des chats dans sa petite maison avec à peine une chambre”, poursuit-elle. “Les prévisions étaient complètement fausses. Il y avait un code jaune pour notre région. Mais soudain, le volcan est entré en éruption de notre côté. Le code jaune est soudainement devenu un code rouge. Personne n’est venu nous prévenir. Tout notre quartier a dû fuir de sa propre initiative”, soupire-t-elle.
La population est affamée
“La situation ici est absolument terrible. Il y a une énorme pénurie de logements et de nombreux services publics sont en panne. Les assureurs promettent de payer, mais seulement partiellement. Pour l’instant, on parle beaucoup, mais rien ne se passe. ‘Le reste suivra quand la catastrophe sera terminée’, dit-on. Mais personne ne s’attend à un paiement intégral. Nous ne pouvons pas non plus compter sur les politiciens. Ils nous promettent un soutien, mais comme toujours, l’aide financière ira aux plantations de bananes, qui appartiennent à cinq riches familles du continent espagnol. La population locale est en train de mourir”, explique Ingrid.
Une cagnotte de soutien
Ingrid n’a plus rien, elle a dû tout laisser derrière elle. “Je n’ai même plus de couteau, de fourchette ou d’assiette. Hier, je suis allée acheter un pyjama. Pour l’instant, je loue une maison de vacances dans le nord de l’île, mais je ne peux y rester que jusqu’à la fin du mois de novembre. D’ici là, je devrai trouver mon propre endroit pour vivre”, dit-elle. Elle poursuit en disant qu’elle n’envisage pas un retour chez nous: “En Belgique, le logement et la vie en général sont beaucoup plus chers qu’ici. Je devrais tout recommencer à 69 ans, en tant que femme célibataire. J’envisage de m’installer sur une autre île de l’archipel, mais sans ressources financières, ce n’est pas envisageable pour l’instant.”
Son fils a lancé une campagne de crowdfunding pour aider sa mère. Tous ceux qui le souhaitent peuvent soutenir Ingrid sur https://gofund.me/fd8214d4.
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