L’appel au secours d’Eleonora, décédée dans le glissement de terrain à Ischia: “Papa, aide-moi”

Le gouvernement italien a proclamé dimanche l’état d’urgence pour l’île d’Ischia, en face de Naples (sud), touchée la veille par un grand glissement de terrain provoqué par de fortes pluies dont le bilan s’est alourdi à sept morts. “Le bilan des victimes du glissement de terrain à Casamicciola est grimpé à sept morts, tandis que les disparus sont cinq”, a déclaré dimanche soir le préfet de Naples, Claudio Palomba.

Parmi ces victimes se trouve Eleonora Sirabella, 31 ans. La jeune femme, qui travaillait comme vendeuse, vivait depuis peu avec son petit ami Salvatore. Malgré son déménagement sur l’île d’Ischia, elle entretenait une relation fusionnelle avec sa famille, surtout avec son père, qui était le premier homme de sa vie. Au moment de la catastrophe, Eleonora était au téléphone avec lui. Après avoir réalisé la gravité de la situation, la jeune femme l’a appelé à l’aide. L'homme, qui était accompagné du frère d’Eleonora, s’est précipité chez sa fille. Mais en raison des mauvaises conditions météorologiques, il n’a pas réussi à rejoindre les lieux à temps.

Le corps sans vie d’Eleonora Sirabella a été retrouvé ce samedi sous un mètre et demi de boue. En raison de la détérioration de sa dépouille, son identification a été très compliquée, explique le prêtre italien Gino Ballirano dans les colonnes de La Republica. “Ils m’ont montré son corps pour que je tente de l'identifier. Mais je ne reconnaissais plus son visage”, ajoute-t-il. Le petit ami d’Eleonora est toujours porté disparu.

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Les autres victimes de la catastrophe sont connues. En plus d’Eleonora, un frère (Francesco) et une sœur (Maria) âgés de 11 et 6 ans, un couple (Maurizio et Giovanna) ainsi que leur bébé (Giovangiuseppe) et une Bulgare de 58 ans (Nikolinca) ont perdu la vie dans le glissement de terrain à Ischia.

Sur place, plus de 200 membres de la protection civile et des forces de l’ordre cherchaient encore les disparus dimanche, tandis que des centaines de volontaires, de la boue jusqu’aux genoux, s’affairaient à nettoyer les rues de la petite bourgade. Des restes de voitures et de bus écrasés par la violence de la coulée de boue et de rochers étaient visibles un peu partout, dans un ballet de pelleteuses qui cherchaient à libérer l’accès aux maisons, aux voitures et aux magasins.

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Ce glissement a été provoqué par l’absence d’entretien et de prévention “car la nature est la nature, il y a eu le séisme, mais un peu de prévention” aurait peut-être sauvé des vies, selon Salvatore Lorini, 45 ans, un habitant d’Ischia, qui souhaiterait la mise en place d’un système semblable à celui des bouées avertissant de l’arrivée d’un tsunami, mais permettant de dire à la population que la terre se déplace.

Pour Tommaso Moramarco, directeur de l’Institut pour la recherche et la protection hydrogéologique, cité par l’agence AGI, “à Ischia, il y a une urbanisation qui a frappé et dévasté tout le territoire”. “Quand l’île est entrée dans la période du tourisme de masse, la croissance des infrastructures a été exponentielle, étouffant tous les éléments naturels du territoire et couvrant tout de ciment”, a renchéri le géologue Mario Tozzi dans les pages du quotidien La Stampa, rappelant l’existence de dizaines de milliers de constructions illégales à Ischia.

Glissement de terrain sur l’île d’Ischia: au moins sept morts