Le directeur des hôpitaux de Paris crée un tollé en s’interrogeant sur la gratuité des soins pour les non-vaccinés: “Il faut faire très attention”

Martin Hirsch s’est interrogé sur la gratuité des soins pour tous. “C’est une question éminemment complexe et sensible, mais qui doit être abordée”, a-t-il écrit mardi dans une tribune publiée dans Le Monde. “On peut poser la question en des termes crus : est-il logique de bénéficier des soins gratuits quand on a refusé pour soi la vaccination gratuite et qu’on met doublement en danger les autres, en pouvant les contaminer et en pouvant prendre une place en soins intensifs nécessaire pour un autre patient ?”

Le directeur des hôpitaux parisiens a développé sa pensée sur le plateau de “C à vous” mercredi. “Je ne veux fermer la porte de l’hôpital et du soin à personne: mais il faut être allié avec la responsabilité qui permet à tout le monde d’en bénéficier. Quand un instrument de prévention gratuit, reconnu par la communauté scientifique comme quelque chose d’utile, est disponible, est-ce qu’on y renonce sans en porter aucune des conséquences ? Ou est-ce qu’on tend la main pour soigner, mais on dit qu’il n’y a aucune raison qu’il n’y ait pas de conséquences alors qu’il y en aura pour les autres patients qu’on aura du mal à soigner et qui, eux, n’y peuvent rien”, a-t-il questionné.

Des propos qui ont créé un tollé en France: “On ne peut pas créer un cadre éthique spécial même en pleine pandémie. Ce qui s’appliquerait au Covid s’appliquerait aux cancers du poumon. Cela enlève tout un pan éthique qui est que l’on soigne ceux qui ont pris des risques”, a réagi le chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital Tenon à Paris, Gilles Pialoux.

Robert Sebbag, infectiologue à l’hôpital de la Pitié Salpêtrière à Paris, va dans le même sens: “Moi je vais soigner tout le monde même si effectivement on râle, on se dit qu’ils auraient pu se faire vacciner, qu’à cause d’eux on va faire des gardes de nuit. Mais on ne peut pas... Il faut faire très attention, si l’on met le doigt là-dessus, tout notre système de solidarité va disparaître”, met-il en garde.