Le futur commandant américain réexamine la stratégie afghane

Le futur commandant des forces américaines et alliées en Afghanistan, le général Stanley McChrystal, a été chargé de passer en revue la stratégie militaire dans les deux mois suivant son arrivée et de suggérer d'éventuelles modifications, a annoncé le Pentagone lundi.

Bilan
"Le secrétaire à la Défense (Robert Gates) a demandé au général McChrystal et au général Rodriguez (son futur bras droit) de se rendre en Afghanistan pour entreprendre pendant 60 jours un examen de la situation sur le terrain", a expliqué le porte-parole du Pentagone, Geoff Morrell, lors d'une conférence de presse.

Ils ont pour mission de "faire un rapport sur la situation et sur ce qu'ils pensent devoir changer dans la stratégie, en particulier du point de vue du personnel", a-t-il ajouté.

"C'est une opération en expansion rapide et le secrétaire veut s'assurer que tout le monde est utilisé de la meilleure manière possible", a-t-il ajouté, alors que les forces armées américaines vont atteindre 68.000 hommes une fois arrivés les 21.000 soldats supplémentaires dont l'envoi a été décidé par le président américain Barack Obama.

Plus de bavures
Quelque 56.000 soldats américains sont déjà présents en Afghanistan, en sus de 33.000 autres soldats étrangers, sous commandement américain ou de l'Otan. "Il n'est pas exclu que le général McChrystal souhaite effectuer des changements dès son arrivée sur le terrain", a précisé M. Morrell.

Le général, désigné en mai pour commander les troupes américaines en remplacement du général David McKiernan, doit encore être confirmé dans ses fonctions par le Sénat américain.

Lors d'une récente audition au Congrès, il a promis de faire le maximum pour épargner les civils lors des combats contre les talibans, après la bavure de l'armée américaine qui a tué des dizaines de civils lors de raids aériens début mai dans l'ouest du pays.

"Problèmes de procédure"
Le Pentagone a reconnu lundi qu'une enquête de l'armée américaine avait découvert des "problèmes" de procédures dans le déroulement de ces bombardements le 4 mai dans le district de Bala Buluk, dans la province de Farah, qui ont tué 97 civils selon la Commission afghane indépendante des droits de l'Homme (AIHRC).

L'armée américaine a "estimé" pour sa part avoir tué "20 à 30 civils" et 60 à 65 insurgés. "Il y a eu des problèmes avec la tactique, la méthode et la procédure, la façon dont ce soutien aérien rapproché était censé être conduit dans ce cas", a indiqué un porte-parole du Pentagone, Geoff Morrell.

Un bombardier B-1 américain impliqué dans l'incident a temporairement perdu le contact avec sa cible, a-t-il expliqué. "Cet avion, en raison de sa technique d'approche avant un bombardement, a perdu l'identification positive de sa cible à un moment donné", a-t-il décrit.

Indignation
Mais ce manquement "a seulement été identifié comme l'un des problèmes associés à ces événements, et pas comme la cause des morts civils", a-t-il souligné.

Les décès de civils - souvent provoqués par des raids aériens américains - suscitent une indignation croissante en Afghanistan et des frictions avec le gouvernement de Kaboul. Le président afghan Hamid Karzaï a réclamé début mai la fin des frappes aériennes américaines dans son pays. (belga/acx)