Le gouvernement français rejette la demande de “médiation” du leader de la CFDT: “Ça commence à suffire les fins de non-recevoir”
FranceLe gouvernement français a opposé mardi une fin de non-recevoir à la demande de médiation formulée par le leader de la CFDT Laurent Berger, opposé à la réforme des retraites, pour “trouver une voie de sortie” à la crise sociale, estimant “qu’on peut se parler directement”.
REGARDEZ: Olivier Véran estime qu'il n’y a “pas forcément besoin de médiation pour se parler”
“Nous saisissons la proposition de Laurent Berger de se parler, mais directement. Nul besoin de médiation”, a assuré Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, lors du compte-rendu du conseil des ministres qui s’est tenu lors de la 10e journée d’actions contre ce texte à l’appel de tous les syndicats unis. “Il n’y a pas de médiateur dans la République quand on peut se parler directement”, a-t-il insisté en réponse à cette proposition de Laurent Berger, soutenue par l’intersyndicale.
“Le président de la République l’a dit: il est prêt à recevoir l’intersyndicale dès lors, parce que nous respectons nos institutions, que le Conseil constitutionnel se sera prononcé sur la conformité de notre texte de loi”, a détaillé M. Véran, soit pas avant la fin du mois d’avril. “Ensuite, la première Ministre se tient à disposition des syndicats pour les recevoir très directement, pour pouvoir parler”, a-t-il ajouté.
“Il faut prendre un mois, un mois et demi, pour demander à une, deux, trois personnes de faire de la médiation”, a déclaré Laurent Berger mardi sur France Inter, appelant à un “geste d’apaisement pour trouver une voie de sortie”. “Si on part sur une pause de un mois et demi et une médiation, au final on ne fait pas passer la réforme”, a assuré une source gouvernementale à l’AFP.
Selon M. Véran, rien n’empêche “dans l’intervalle” de la décision du Conseil constitutionnel, “de commencer à discuter des modalités d’application des différents éléments du texte” qui porte l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans au lieu de 62 aujourd’hui et jette régulièrement plus d’un million de personnes dans les rues depuis deux mois.
M. Véran a également rappelé les autres sujets de discussions possibles avec les syndicats “pour faire progresser les droits des travailleurs”: “répartition de la valeur au sein de l’entreprise”, “les fins de carrière”, “les petits salaires en dessous du SMIC”.
De son côté, l’entourage de la Première ministre Elisabeth Borne a confirmé à BFMTV que le gouvernement “ne mettra pas la réforme sur pause”. “Mais nous sommes ouverts à trouver d’autres voies”, a-t-il affirmé.
Laurent Berger répond au gouvernement
Laurent Berger a immédiatement réagi à cette réponse sèche du gouvernement. “La proposition qui a été faite, c'est de se parler en mettant de côté les 64 ans et cette réforme, d’ouvrir les discussions sur le travail et les retraites et qu’on trouve une voie de passage pour apaiser les tensions”, a-t-il regretté. “C’était une proposition positive. Une proposition d’apaisement. Mais la réponse, c’est une fin de non-recevoir. Ca commence à suffire les fins de non-recevoir à la discussion et au dialogue. On va commencer à s'interroger sur qui ne veut pas le dialogue”, a-t-il ajouté.
La France “ne se mène pas à coups de trique”
“C’était utile que des propositions soient faites, Laurent Berger l’a fait, j’en ai fait une aussi qui était de remettre tout le dossier des retraites au conseil d’administration de la sécurité sociale”, a souligné Jean-Luc Mélenchon. “Ce pouvoir ne veut de rien sinon faire passer de force son texte”, a-t-il ajouté. “L’attitude de (la Première ministre Elisabeth) Borne ne nous laisse la possibilité que d’un seul mot d’ordre: ‘Qu’elle s’en aille elle et sa réforme’”.
A propos du MoDem, il a observé: “Il y a dans la majorité des gens qui ont déjà été élus et qui avant d’être ministre, président de la République, ont fait l’expérience du suffrage universel, du rapport de conviction”. “Alors ces gens-là sont beaucoup plus normaux que les illuminés qui nous dirigent et ils se rendent compte qu’ici c’est la France et ce n’est pas un pays qui se mène à coups de trique”, a-t-il ajouté.
“Beaucoup de gens dans la majorité relative se disent que tout ça est fou, que cette manière de provoquer continuellement”, a déclaré l’ancien candidat à la présidentielle. “Monsieur le président Emmanuel Macron, écoutez les députés de votre majorité et acceptez la main tendue des syndicats”, s’est exclamé le secrétaire national du PCF Fabien Roussel.
Pour l’ancien candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot, il faut “choisir l’option de l’apaisement, du dialogue, de la réconciliation”. “Le gouvernement nous a expliqué qu’il avait une main tendue, on la cherche encore”, a critiqué le premier secrétaire du PS Olivier Faure. “On a un président complètement sourd et aveugle qui ne comprend pas son pays”
“Trouver une voie de sortie”
Ce mardi matin, le leader de la CDFT avait demandé à l’exécutif de mettre en place une “médiation” pour “trouver une voie de sortie” à la crise sociale, alors que les opposants à la réforme des retraites manifestent à nouveau pour un 10e jour de mobilisation.
“Il faut prendre un mois, un mois et demi, pour demander à une, deux, trois personnes de faire de la médiation”, avait déclaré Laurent Berger sur France Inter, appelant à un “geste d’apaisement pour trouver une voie de sortie”. Il a de nouveau appelé à “mettre en suspens la mesure des 64 ans” qui cristallise les oppositions, estimant que “rentrer dans un processus de médiation” serait “un geste fort à poser” de la part de l’exécutif.
“On prend un mois et demi où on dit +les 64 ans ça ne s’appliquera pas+ et on fait de la médiation. En ensuite on se met autour de la table et on regarde la question du travail, des retraites, sur quoi il peut y avoir ou pas un compromis social”, avait développé le secrétaire général de la CFDT.
La décision du Conseil constitutionnel sur le projet de loi est attendue “dans quinze jours, trois semaines, c’est trop long dans ce contexte de tensions”. L’exécutif redoute de nouvelles violences et prévoit un dispositif de sécurité inédit lors de la 10e journée de mobilisation et de grèves mardi. “Ce que propose l’intersyndicale aujourd’hui, c’est un geste d’apaisement” qu’il “faut saisir”, avait dit Laurent Berger.
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