Le lancement du "satellite" nord-coréen serait différé

La Corée du Nord semblait avoir différé samedi le lancement controversé de son "satellite" en raison de conditions météorologiques défavorables, prolongeant l'attente de la communauté internationale qui redoute un nouveau tir de missile balistique.

"Télécom"
La Corée du Nord a annoncé fin février qu'elle allait mettre en orbite, entre samedi et mercredi, un "satellite de télécommunications" devant survoler le nord de l'archipel japonais. La fenêtre quotidienne de lancement se situerait entre 11h00 et 16h00 locales (02h00-07h00 GMT).

Les Etats-Unis et leurs alliés asiatiques soupçonnent que ce lancement puisse masquer un tir expérimental de missile longue portée Taepodong-2. "Les prévisions d'un tir aujourd'hui (samedi) semblaient plausibles mais les conditions climatiques n'étaient pas assez bonnes sur le pas de tir", a indiqué un responsable gouvernemental sud-coréen cité par l'agence Yonhap, à l'issue d'une réunion gouvernementale d'urgence.

Météo peu favorable
"Des vents assez forts" estimés entre 7 et 10 mètres/secondes balayaient le site de lancement nord-coréen de Musudan-ri, a indiqué le porte-parole du Centre de météorologie, précisant que le ciel était "partiellement nuageux". Un expert spatial a ajouté que les conditions n'étaient "pas idéales" samedi.

Les conditions devraient s'améliorer dimanche matin, avec un vent plus faible, mais le ciel demeurera nuageux, selon la même source. Samedi matin, le gouvernement japonais a semé la confusion en annonçant le décollage de la fusée nord-coréenne, avant de se rétracter.

Pas de décollage officiel
"L'information donnée par le centre de gestion des crises était erronée. Le décollage d'un objet volant n'a pas été confirmé", a déclaré le centre de gestion des crises à Tokyo. Un responsable du ministère de la Défense a ensuite déclaré à l'AFP qu'un radar militaire de la préfecture de Chiba (sud-est de Tokyo) avait interprété une "traînée" au-dessus de la Mer du Japon comme "le tir d'un missile".

Le régime nord-coréen avait fait état plus tôt de la fin des préparatifs précédant le tir. "Les préparatifs pour le lancement de Kwangmyongsong-2, un satellite expérimental de communications, par la fusée Unha-2, sont terminés sur le pas de tir situé sur la côte est de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, nom officiel de la Corée du Nord)", a indiqué l'agence officielle nord-coréenne KCNA.

Crises internationales
"Le satellite va être lancé bientôt", a ajouté l'organe officiel du régime citant des informations du Comité spatial national. Le lanceur Unha-2, également appelé Taepodong-2, d'une portée de 6.700 km, est théoriquement capable d'atteindre le territoire américain de l'Alaska.

La Corée du Nord avait provoqué deux crises internationales en 1998 puis en 2006 en procédant à des tirs de missiles longue portée. Le tir de 2006 avait été unanimement comdamné à l'ONU avec une résolution assortie de mesures contraignantes.

Dernier appel des USA
Le gouvernement japonais, qui a déployé des batteries de missiles antimissiles à Tokyo et dans les environs, a promis d'abattre tout engin qui menacerait son territoire. Les Etats-Unis et leurs alliés ont de nouveau incité Pyongyang à renoncer à son projet et appelé à une réponse "ferme" en cas de lancement. L'ambassadeur japonais à l'ONU, Yukio Takasu, a indiqué que son pays réclamerait une réunion d'urgence du Conseil de sécurité en cas de tir.

Dans une sorte d'appel de la dernière chance, le président américain Barack Obama a appelé vendredi la Corée du Nord à stopper les préparatifs de son lancement de missile. "Nous avons fait savoir clairement aux Coréens du Nord que leur lancement de missile est provocateur", a-t-il déclaré à Strasbourg (France) où se termine samedi un sommet de l'Otan. (afp/acx)