Le Machu Picchu est plus vieux qu'on ne le pensait

Grâce à la datation au radiocarbone, une équipe de chercheurs dirigée par Richard Burger, professeur d’anthropologie à l’Université de Yale, a découvert que l’empereur Pachacuti, qui a construit le Machu Picchu, a accédé au pouvoir plus tôt qu’on ne le pensait, selon un communiqué de presse publié mardi.

Les premières conquêtes de Pachacuti ont donc également eu lieu plus tôt, ce qui permet d’expliquer comment l’Empire inca est devenu le plus grand et le plus puissant de l’Amérique précolombienne.

Jusqu'alors, il avait été établi sur base de documents historiques que le Machu Picchu avait été construit après 1440, voire 1450. 

Cependant, M. Burger et son équipe ont utilisé la spectrométrie de masse par accélérateur (AMS) pour dater les restes humains et obtenir une datation plus précise. La spectrométrie de masse accélérée fonctionne même sur de petites quantités de matière organique, ce qui élargit le nombre de squelettes pouvant être étudiés. 

L’équipe a ainsi examiné 26 individus provenant des cimetières de Machu Picchu, récupérés sur le site lors de fouilles en 1912. Les corps étaient enterrés sous des rochers, des falaises en surplomb ou des grottes peu profondes, scellées par des murs de maçonnerie, selon l’étude. Il y avait également des objets funéraires tels que des céramiques et des épingles en bronze et en argent.

“Il s’agit de la première étude fondée sur des preuves scientifiques qui fournit une estimation de la fondation de Machu Picchu et de la durée de son occupation”, a déclaré le professeur Burger dans le communiqué de presse.

Les documents historiques utilisés précédemment pour remonter l’histoire du Machu Picchu avaient été rédigés par les conquistadors espagnols après leur prise de contrôle de la région. Les résultats de l’étude remettent en question le bien-fondé de tirer des conclusions sur la base de ce type de documents, selon les chercheurs.

Bien que l’étude reconnaisse les “limites” de la datation au radiocarbone, les chercheurs affirment que les preuves documentaires ne sont pas fiables. “Le temps est peut-être venu pour les preuves radiocarbone de prendre la priorité dans les reconstructions de la chronologie des empereurs incas et la datation des sites monumentaux incas tels que Machu Picchu”, peut-on lire dans l’étude.

Considéré comme l’un des plus grands sites archéologiques du monde, le Machu Picchu est perché entre deux montagnes au Pérou.

Le site est composé d’environ 200 structures en pierre, dont les murs de granit sont encore en bon état, bien que les toits de chaume aient disparu depuis longtemps. Ces structures comprennent notamment un bain cérémoniel, des temples, des greniers et des aqueducs. 

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